Le Nécessaire Déséquilibre des choses, conception et mise en scène des Anges au Plafond
Les Anges au Plafond vont ici chercher chez [...]
Seul en scène, mais accompagné de nombreux protagonistes, Solal Bouloudnine fait théâtre de son angoisse de la mort, née suite à la mort soudaine de Michel Berger. Et c’est drôle…
Vous souvenez-vous du 2 août 1992 ? C’est le jour où le petit Solal, en vacances à Ramatuelle, découvre brutalement, à six ans onze mois et vingt jours, que la vie peut s’arrêter, en un instant. Le jour où dans la maison voisine Michel Berger a été fatalement frappé par une crise cardiaque, à la suite d’une partie de tennis. Aujourd’hui devenu grand, Solal affirme que cette angoisse de la fin – plus ou moins prochaine, plus ou moins lointaine – ne l’a jamais quitté. Il en a même fait un spectacle. Un spectacle comique bien sûr, dans le sillage de ces personnages hantés par la mort si drôles imaginés par Woody Allen ou dans le prolongement de ces blagues juives pleines de vivacité et d’audace qui abordent la thématique familière des persécutions et de la disparition. Solal Bouloudnine ainsi se penche sur le temps de l’enfance pour tenter de déjouer la fin, d’apprivoiser sa hantise de la mort.
Jouer à déjouer la fin
Tout en surveillant le chronomètre, qui oblige à tout caser en 1h20 précise, il chamboule la chronologie et la concordance des temps, structurant le spectacle en trois parties, soit schématiquement le début qui parle de la fin, le milieu qui parle du début, et la fin qui parle du milieu. Entre souvenirs et rêves, dans une chambre d’enfant bien remplie, il puise dans son histoire intime et invite sur scène quelques protagonistes, un peu à la manière de Philippe Caubère. Dont sa mère et son légendaire couscous boulettes, son père chirurgien viscéral, le Rav Mimoun, la bouchère, un serveur, une institutrice, Enrique, Anaïs, Émilie, Simon et bien d’autres, sans oublier France Gall et Michel. Ils sont convoqués au présent du plateau, ils sont tous là, grâce au jeu qui fait ce qu’il veut avec le réel et avec le temps. Avec à-propos et humour, parfois un soupçon de férocité, aussi de la tendresse, Solal Bouloudnine remonte le temps, rejoue le match, contre la peur et la tristesse. Il célèbre aussi les si belles chansons de Michel Berger, qui elles peut-être en passant d’une génération à l’autre n’ont pas de fin…
Agnès Santi
à 20h30, dimanche à 16h30. Tél : 01 56 08 33 88.
L’empreinte, Scène nationale Brive-Tulle. Le 11 janvier. Tél : 02 55 22 15 22. Théâtre L’Eclat à Pont-Audemer. Le 14 janvier. Tél : 02 32 41 81 31.
Théâtre National de Nice. Les 1er et 2 février. Tél : 04 93 13 90 90.
Également le 3 février à la Scène 55 à Mougins. Le 4 au Forum Jacques Prévert à Carros. Du 8 au 18 février au Théâtre 13 à Paris. Les 24 et 25 février au Carreau – Scéne nationale de Forbach et de ‘Est mosellan. Du 15 au 18 mars au Théâtre de Dijon Bourgogne – CDN. Du 3 au 14 mai au Théâtre des Bernardines à Marseille.
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