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Cirque - Entretien

Sébastien Wojdan présente « Blanc », un solo né d’un empêchement de liberté

Sébastien Wojdan présente « Blanc », un solo né d’un empêchement de liberté - Critique sortie Théâtre Paris Le Monfort Théâtre
Sébastien Wojdan, concepteur et interprète de Blanc. Crédit : DR

Reprise / Théâtre Silvia Monfort / Conception et interprétation Sébastien Wojdan

Publié le 23 août 2023 - N° 313

Artiste fondateur, en 2006, de la Compagnie Galapiat Cirque, Sébastien Wojdan se lance dans un nouveau solo à la croisée de diverses disciplines. Une création intitulée Blanc que ce « touche-à-tout des arts de la piste » élaborera lors de résidences d’écriture à l’Espace Périphérique, à Paris, et à La Brèche – Pôle National des Arts du Cirque de Normandie.

Comment est née votre vocation de circassien ?

Sébastien Wojdan : Je suis venu au cirque assez tard, vers l’âge de 18 ans, en me mettant à jongler dans la cour de mon lycée. Cette pratique est très vite devenue une passion. Après une école de danse, je me suis donc dirigé vers des études de cirque (ndlr, notamment au Centre National des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne). À un moment de ma vie où je me sentais totalement désorienté, le jonglage, et plus généralement l’ensemble des disciplines du cirque, m’ont permis de me sentir libre, m’ont tout simplement donné envie de vivre. Depuis tout petit, je n’ai jamais réussi à entrer dans les cases que propose la société. Le cirque m’a vraiment permis de devenir qui je suis. Et aujourd’hui encore, le cirque me permet d’exprimer mes angoisses, mes folies, mes monstruosités, tout ce qui déborde, tout ce qui est sombre, tout ce qui vient du fond du ventre…

« Le cirque me permet d’exprimer mes angoisses, mes folies, mes monstruosités… »

D’une certaine façon, c’est ce que cherche à explorer Blanc

S.W.: Oui. Ce solo fait suite à un autre solo, Marathon (ndlr, créé en 2013), et à un duo réalisé avec Jonas Séradin, L’Herbe tendre (ndlr, créé en 2017). Ces trois spectacles cherchent à éclairer la question de l’affranchissement, de la révolte, de la liberté. Aujourd’hui à 40 ans, je souhaite continuer à parler de mon intime et de mon vécu, des relations que je peux avoir avec les autres, de la place que j’occupe dans le monde. Je suis quelqu’un de timide et de réservé, quelqu’un qui est hanté par des peurs et des doutes. Blanc est né de l’hypocondrie dont j’ai souffert durant cinq ans, il y a quelques années. J’ai voulu éclairer, grâce à ce nouveau spectacle, ce qui m’écrasait durant cette période, ce qui m’empêchait de me sentir libre.

Comment toutes ces choses prennent-elles forme, concrètement, sur la piste ?

S.W.: La scénographie est le point de départ de ma réflexion et de mon écriture. Dans Blanc, il y a une boîte et de hautes palissades en bois qui m’entourent. L’espace que je crée est un peu comme un laboratoire d’observation du vivant. Un laboratoire au sein duquel je manipule des objets, de la matière, des mots… Il y a du café, des tasses à café, des oranges, beaucoup de clous, des fouets, des lancers de couteaux, du corps en mouvement, des numéros d’équilibre, des textes projetés, de la musique… Je travaille beaucoup par le jeu et la contrainte. Je cherche des décalages par rapport à la technique traditionnelle du jonglage. Cela, en explorant toutes sortes de disciplines. J’ai toujours envie de bouger, d’aller de l’avant, d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

« Blanc »
du vendredi 22 septembre 2023 au samedi 30 septembre 2023
Le Monfort Théâtre
106 rue Brancion, 75015 Paris

vendredi 22 à 19h30, du mardi au vendredi à 20h, samedi à 18h, relâche les 24, 25 et 28 septembre. Tél : 01 56 08 33 88.

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