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Marinette Dozeville nous invite à un « one [...]
Sylvie Baillon met en scène deux monologues de François Chaffin, autour de figures monstrueuses, capables de séduire et effarantes, l’un d’après un fait divers, l’autre d’après Richard III.
Sylvie Baillon, qui dirige la compagnie Ches Panses Vertes, mêlant l’art de l’acteur à celui de la marionnette, rassemble et met en scène deux textes de François Chaffin sur le thème du monstre. A six heures, avec six sexes dans six sacs se fonde sur un fait divers de 1973, où une mendiante, arrêtée pour vagabondage, se trouve être en possession de six sexes masculins dans six sacs plastique. Plongeant au cœur de son histoire et de son imaginaire, le récit reconstitue les interrogatoires avec le commissaire, parfois traversés d’humour, et évoque les scènes d’amour à l’issue fatale. Dans ce puzzle, les mots dissèquent un réel effarant et absurde. Sophie Matel interprète cette parole divaguante mais extrêmement précise. Richard le Trois, commande de Sylvie Baillon à l’auteur et destinée à Eric Goulouzelle, comédien de la compagnie, s’inspire de la figure shakespearienne, ivre de pouvoir. Le texte met en scène un acteur qui s’efforce de monter Richard III, seul. Traversé de voix plurielles, celles du comédien et celles du personnage, sous le joug de la machine théâtrale, il inquiète, étonne, déborde des cadres et captive l’assemblée.
Agnès Santi
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