Mellizo Doble, chorégraphie Israel Galván
Le chorégraphe Israel Galván et le musicien [...]
Un Sacre du printemps aux accents iraniens qui prend soudain tout son relief en cet automne 2022.
Quand Hooman Sharifi, chorégraphe norvégien né en Iran, imagine de s’attaquer à ce mythe de la danse du XXe siècle qu’est Le Sacre du printemps, il n’imagine pas alors que sa création intitulée Sacrificing while lost in salted earth, serait d’une actualité brûlante. Car pour le chorégraphe, cette pièce inspirée du chef-d’œuvre de Nijinski et Stravinsky a pour thème essentiel la notion de sacrifice volontaire. Sharifi a choisi pour la première fois de travailler avec des danseurs iraniens. Car en Iran, il est illégal de danser, de créer des spectacles chorégraphiques ou de les présenter. Néanmoins, certains choisissent de le faire à leurs risques et périls. C’est pourquoi la pièce débute par l’interprétation de chacun des sept interprètes (dont Sharifi) de la danse sacrificielle par laquelle s’achève originellement Le Sacre.
Une pièce révolutionnaire
Évidemment, les manifestations en Iran liées à la mort de Mahsa Amini, et son slogan, « Femme, Vie, Liberté », donnent un relief tout particulier à ce sacrifice de l’Élue, et à ses répercussions collectives qui sont le fondement même de cette pièce. Comme toujours, le langage gestuel de Sharifi explore le pouvoir, les systèmes politiques et la violence par des mouvements précis, physiquement exigeants, intenses et puissants sur la musique de Stravinsky réécrite pour le tanbûr, un instrument à cordes persan joué en direct par Arash Moradi. Le chorégraphe a voulu créer « une expression directe » dans laquelle chaque individu accomplit son sacrifice. « Nous sommes de plus en plus nombreux et il se passe quelque chose où la somme de l’ensemble est plus grande que nous-mêmes. » confiait-il lors de la création à Montpellier Danse 2022. Une phrase prémonitoire…
Agnès Izrine
à 20h30. Tél. : 01 53 35 50 00. Durée : 1h20.
En partenariat avec le Théâtre de la Ville, dans le cadre du Festival Les Singulier·es.
Le chorégraphe Israel Galván et le musicien [...]