Les Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis
Le festival s'ouvre en grand large avec la [...]
Dominique Brun présente un magnifique diptyque à partir du Sacre du Printemps de Nijinski et Stravinski.
Pourquoi une nouvelle reconstitution du Sacre du Printemps de Nijinski ? La réponse est dans la question : la pièce originale n’est plus, et la voie est aujourd’hui ouverte à des interprétations – qui peuvent être fidèles à l’oeuvre tout en assumant leur diversité. Le fait que Dominique Brun, entourée de chercheurs, ait plongé dans les archives de façon rigoureuse ne l’empêche pas d’être consciente de la dimension subjective et fantasmatique de son travail – conscience qu’elle nous fait partager en proposant non pas une, mais deux versions du Sacre.
Une brutalité ciselée
Dans Sacre #197, six danseurs nous livrent, à partir de croquis du Sacre réalisés en 1913, des danses à la fois habitées de l’étrangeté de ces documents du passé et capables de faire surgir des survivances saisissantes : les postures singulières du Sacre, qui semblent figer le corps tout en décuplant son énergie, nous renvoient à des images contemporaines – rappelant que le thème du sacrifice est loin d’être absent de notre actualité. Sacre #2, qui suit la partition de Stravinski, nous donne ensuite à goûter la composition des jeux de groupes, de frises et d’entrelacs. Une écriture servie par un travail corporel d’une grande finesse, qui nous immerge dans un étonnant mélange de dentelle chorégraphique et de brutalité : les 34 danseurs nous révèlent, dans ce formalisme sans concessions, un nouveau visage de la transe.
Marie Chavanieux
Du 15 au 17 mai à 20H30. Tél. 01 44 78 12 33.
Le festival s'ouvre en grand large avec la [...]