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Ronan Rivière et son collectif La Voix des Plumes signent une nouvelle adaptation du répertoire de Nikolaï Gogol. Après Le Revizor et Le Nez, l’équipe s’empare de la nouvelle Le Journal d’un fou. Une épopée psychologique moins loufoque qu’elle n’y parait, construite en grande proximité avec le public.
En 1834, Nikolaï Gogol publie Le Journal d’un fou. Comme dans une grande partie de son œuvre, son personnage principal (Poprichtchine) se trouve au cœur du système de la grande ville russe, petit fonctionnaire « conseiller titulaire » d’un ministre dont il taille les plumes avec amour, frustré du manque de reconnaissance à son égard. Sur un praticable incliné et modulable, Poprichtchine livre ses états d’âme à sa domestique Mavra, qui tente de rester pragmatique face aux errances mentales de plus en plus virulentes de son employeur. Si rien ni Gogol dans la pièce ne donne la cause précise de ces pertes de lucidité, Ronan Rivière y voit un moyen pour l’individu de « s’extraire » de sa déception et de sa condition. C’est cette alternance entre deux états que le metteur en scène, interprète de Poprichtchine, parvient à marquer de manière remarquable, dans un rôle qui lui sied à merveille. De la raison à son renoncement, il n’y a ici qu’un jeu très précis.
Portrait d’un déconcertant personnage
Guidé par une obsession malsaine de la séduction, Poprichtchine, devenu roi d’Espagne, se fait maître de la géopolitique européenne. Et pourquoi pas ? Alors que son monde individuel le désespère, l’anti-héros fuit dans une réalité autre, s’éloigne de plus en plus du politiquement correct. Même la brave Mavra (formidable Amélie Vignaux) semble touchée par quelques excès de folie passagers. Heureusement, les réjouissants intermèdes musicaux de Prokofiev, joués par Olivier Mazal, permettent entre les tableaux de rassembler les esprits, passant de l’appartement modeste de Poprichtchine au bureau du ministre. Éminemment drôle, la pièce de Ronan Rivière nous emporte dans l’ailleurs de Poprichtchine avec délice.
Louise Chevillard
à 11h45, relâche les 4, 11 et 18 juillet. Tél : 04 90 85 00 80. Spectacle vu au Lucernaire Durée : 1h15.
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