1793, on fermera les mansardes, on en fera des jardins suspendus !
La Troupe éphémère du TGP, créée en 2014 à [...]
Déraisonnable : c’est ainsi que Thomas Renaud qualifie la dixième édition du Festival devenu référence pour le jonglage aujourd’hui. Dix ans, mais aussi dix lieux partenaires en Ile-de-France, montrent l’étendue d’un événement qui propose une vision ambitieuse de cet art.
C’est à la Courneuve, avec une parade jonglée, que s’ouvrent les quatre semaines de festival. C’est dans cette même ville qu’aura lieu le week-end phare de clôture de ces rencontres portées par la Maison des Jonglages avec le Centre Culturel Jean-Houdremont. Entretemps, la manifestation aura voyagé dans les jardins de l’hôtel de Sully à Paris, pour nous faire découvrir le Héros fracas de Nathan Israël, qui reçut l’année dernière le Prix SACD de la création jonglée dans le cadre du festival. En passant ensuite par la scène nationale d’Evry, le spectacle raconte la quête dérisoire du geste héroïque, du dépassement de soi, du rapport finalement insensé à l’objet en déshabillant le mythe de l’homme surpuissant. A Aubervilliers, ce sera le retour d’une part de Martin Schwietzke, qui en solo sur Crue, fait sortir de lui une forme de bête, personnage mi-ogre mi-poète, fascinant dans son rapport à l’objet et à son environnement. Mais aussi de Thomas Guérineau avec son Maputo Mozambique, qui entrelace avec science manipulation d’objets et productions sonores. Tremblay-en-France optera pour le lien entre manipulation d’objet et danse, avec Satchie Noro en soirée partagée avec les Gandini et le Ballet Royal de Londres.
Cap sur la découverte
Mais c’est sans doute le week-end des 28, 29 et 30 avril qui synthétise le mieux le travail de la Maison des Jonglages : on y retrouve les éléments-clés de l’action de la scène conventionnée, à travers une attention à la jeune création, une dynamique tournée vers l’espace public, l’inscription dans un réseau professionnel, et le lien au territoire et aux habitants. Ainsi, il ne faut pas manquer les deux moments de présentation de travaux d’artistes encore peu diffusés, renouant davantage avec la forme du « numéro » le temps de plateaux partagés. Ces Petits et moyens formats # 1 et # 2 accueilleront Guillaume Karpowicz, Vincent Berhault, Hisashi Watanabe, Onni Tuivonen, Arttu Lahtinen, Florent Lestage & Marianna de Sanctis, et la compagnie TomiSoko. Et pourquoi ne pas découvrir Ariane et Roxana, en résidence à la Maison des Jonglages, qui dévoilent avec Play nice – negotiating foot juggling leur recherche originale autour du travail du pied ? Rendez-vous également sous une yourte, où l’Argentin Eleazar Fanjul donne vie à des bibelots, quand dehors résonnent les déséquilibres tout en poésie et en naïveté de Paul Cretin et Mathilde Roy.
Nathalie Yokel
Du 8 au 30 avril 2017. Tél. : 01 49 92 61 23. www.festival.maisondesjonglages.fr
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