Isabelle Martinez crée Qui sait ce que voit l’autruche dans le sable ?, spectacle librement inspiré de l’œuvre de Samuel Beckett
Isabelle Martinez adapte l’univers de Beckett [...]
Deux spectacles autour du piano jazz des origines, par un spécialiste du genre, seul en scène.
Sébastien Troendlé est l’un des spécialistes en France de ces styles liés aux origines du jazz, éminemment rythmiques et spectaculaires, comme le ragtime ou le boogie-woogie. Depuis plusieurs années, le pianiste a conçu des spectacles dans lesquels il met en scène sa maestria instrumentale, au service de récits qui resituent le jazz dans le contexte de ses origines et rappellent les conditions douloureuses dans lesquelles les Noirs américains ont développé leur musique. En Avignon, il présente ainsi deux programmes en alternance. Le premier, à partir de 12 ans, Rag’n Boogie, coécrit avec Ismaïl Safwan et mis en scène par ce dernier, remonte à l’orée du XXe siècle, au temps du cake-walk et des minstrel shows, quand l’industrie du spectacle naissante entreprit de mettre en scène les talents de la minorité noire. Émaillé d’une riche iconographie et de films d’archive, son seul-en-scène s’appuie sur un piano droit parfois mis en mouvement, sur lequel Troendlé interprète des classiques du ragtime, du stride et du boogie, et raconte avec verve, entre histoire sociologique et anecdotes ponctuées de touches d’humour, l’odyssée de la Great Black Music des origines et la noblesse de ses héros.
Des classiques du ragtime, du stride et du boogie
Le second, sous-titré « La toute petite histoire d’une extraordinaire musique » s’adresse aux enfants de 6 à 12 ans. Écrit et mis en scène par Anne Marcle, il crée le personnage de Lilo, onze ans et demi, qui apprend le piano. Au collège, l’enfant répète sans y penser les blagues cruelles que les enfants adressent parfois à ceux qui n’ont pas la même couleur de peau qu’eux. Mais voici qu’un jour, il tombe sur une partition de boogie-woogie, et se laisse entrainer par le rythme frénétique de cette musique qui le prend comme une fièvre. Le blues, le boogie, le ragtime deviennent son obsession. Or, chaque soir, par magie, un certain Jelly Roll Morton, qui se prétend l’inventeur du jazz, apparaît pour lui en raconter l’origine et lui apprendre à jouer cette musique inventée par les Noirs… Le spectacle devient un joli conte musical, qui s’attaque aux préjugés, entre rires aux éclats et larme à l’œil qui pointe, emporté par le rythme trépidant du piano.
Vincent Bessières
Les jours pairs à 10h50 (Rag’n Boogie) ; les jours impairs à 11h (La toute petite histoire d’une extraordinaire musique). Tél. : 04 90 86 96 28.
Isabelle Martinez adapte l’univers de Beckett [...]