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Fruit d’un processus d’écriture collective réalisé à partir de travaux de recherches, d’interviews et d’improvisations, Psychodrame nous plonge au sein d’un service hospitalier de prise en charge psychothérapeutique. Sous la direction de la jeune metteuse en scène Lisa Guez, six formidables comédiennes incarnent joyeusement, sensiblement, des histoires de traumas et de chemins de réparation.
Elles animent le plateau de présences justes et concrètes, insufflent à Psychodrame une vitalité franche, expressive, jamais fanfaronne. Ces six remarquables comédiennes partagent une complicité évidente. Elles s’appellent Fernanda Barth, Valentine Bellone, Anne Knosp, Valentine Krasnochok, Nelly Latour et Jordane Soudre. Cinq d’entre elles jouaient dans Les Femmes de Barbe Bleue, spectacle créé en 2018 (lauréat du Prix du Jury et du Prix des Lycéens Impatience en 2019, repris en mars 2025 au Théâtre de Belleville) qui révéla la metteuse en scène Lisa Guez (artiste associée à la Comédie de Béthune, ainsi qu’au Meta – Centre dramatique national de Poitiers et au Quai des rêves à Lamballe). Elles ont toutes participé à l’écriture collective de Psychodrame, nourrissant de leurs expériences et de leur imaginaire cette fiction sur les blessures émotionnelles, sur les emmêlements de la psyché. On suit six femmes médecins et quatre patientes. Au sein d’un service d’hôpital, elles mettent en œuvre des séances de psychodrame, cadre thérapeutique utilisant la théâtralisation de scènes improvisées pour tenter de mettre en lumière les origines et les voies de résolution de désordres psychiques.
Un beau théâtre d’actrices
L’histoire nous dit que cette pratique pourrait être, bientôt, abandonnée. Des restrictions budgétaires menacent l’existence du département fondé par les six docteures. A la frontière de l’individuel et du collectif, la création de Lisa Guez éclaire tout à la fois les déchirements profonds des personnages auxquels elle donne vie et les défaillances de la société contemporaine qu’elle représente. Une société qui voit la qualité de ses services publics se déliter dangereusement. Le regard juste et fin que Psychodrame pose sur la question de la santé mentale (qui vient d’être proclamée « grande cause nationale 2025 » par le gouvernement) s’ancre résolument dans notre époque. Alors que des études rappellent qu’un Français sur cinq serait touché par des troubles psychiques, le beau théâtre d’actrices que propose la Compagnie 13/31 sort des stéréotypes pour confronter l’idée de normalité à celle de souffrance. Ce théâtre réjouit. Il invente des scènes qui frôlent parfois la loufoquerie. Il touche, aussi, à travers les déflagrations toujours sensibles, toujours délicates, de femmes qui apprennent, comme elles peuvent, à comprendre qui elles sont.
Manuel Piolat Soleymat
Les 14 et 15 novembre 2024 au Théâtre de Suresnes - Jean Vilar et du 26 au 30 novembre au ThéâtredelaCité - CDN Toulouse Occitanie, du 3 au 12 décembre au Théâtre des Abbesses à Paris.
Spectacle vu à La Comédie de Béthune - Centre Dramatique National
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