Prométhée poème électrique
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Publié le 10 juillet 2011
Chaud devant ! Le théâtre du Girasole, apparu l’an dernier, se construit rapidement une image sur des engagements esthétiques forts. Exemple : l’inclassable et dérangeant François Chaffin – après Nous sommes tous des dictaphones – y propose un Prométhée poème électrique qui sent le souffre et la révolte.
On ne reviendra pas sur l’histoire de Prométhée, voleur de feu mythique, figure de la révolte humaine, du progrès, de la technique, condamné à se faire dévorer le foie par des vautours affamés pour avoir dérobé le combustible des Dieux. En revanche, on présentera l’auteur-comédien François Chaffin qui, depuis quelques années, construit avec le théâtre du menteur le parcours d’un théâtre singulier et engagé, en prise avec le réel et une esthétique audacieuse. Illustration : ce Prométhée poème électrique quise présente comme un texte-oratorio écrit pour une voix et des guitares électriques mises en boucle. François Chaffin, seul sur scène, y véhicule son écriture enfiévrée dans l’interprétation bouillonnante d’un Prométhée de retour au monde pour nous demander ce que nous avons fait de son feu. A travers un parler musical, forcément, fondé sur une écriture rythmée qui mélange réalisme et force épique au gré de l’accompagnement électrisant de Benjamin Coursier – tantôt d’un noir profond, tantôt rouge colérique – jusqu’à s’engouffrer dans nos oreilles, la lave salvatrice du mythique chaudronnier dévale sans concession les (mauvaises) pentes de notre société.
Eric Demey
Avignon off. Prométhée poème électrique de François Chaffin, du 6 au 29 juillet au théâtre Girasole, à 16h40. Relâche le 21 juillet. Réservations : 04 90 82 74 42.