Nasser Martin-Gousset puise dans sa recette du spectaculaire les ingrédients d’une pièce figée dans des stéréotypes envahissants.
La scène s’ouvre sur la photographie d’un groupe de danseurs, immobiles face public, laissant la musique imposer sa présence et sa puissance à travers le fameux « Shine on you crazy diamonds » des Pink Floyd. Années soixante-dix, mais pas celles hippies du groupe mythique : filles façon barbie girl ou « perfect female » en mini-jupes et haut perchées, hommes en costards bien taillés, lunettes noires et flingues à gogo… ils semblent tout droit venus d’un film d’espionnage d’où ils puisent directement leur langage corporel. Le chorégraphe a choisi d’embarquer le spectateur dans une histoire mystérieuse faite de bagarres viriles, de vols de mallettes, de courses-poursuites, et d’échappée belles vers un Pacifique-Eldorado.
Un propos qui glisse sur les treize danseurs
Dans cette pièce, la narration et même la figuration tiennent le haut du pavé. Le tout relayé par une bande-son qui participe de l’atmosphère très cinématographique. Nasser Martin-Gousset installe une danse pétrie d’images, mais s’arrête en chemin : en résulte une danse construite sur des postures, des stéréotypes, voire des clichés, qui font certes immédiatement sens dans l’esprit du spectateur, mais qui relègue la danse à sa plus bête expression. A vouloir se coltiner à un processus qui a fait recette dans de précédentes pièces, Nasser Martin Gousset tourne court, se glisse dans un propos aussi lisse que le plancher qui lui sert de scénographie.
Pacifique de Nasser Martin-Gousset, le 14 octobre à 19h30 et le 15 octobre à 20h30 à l’Apostrophe, Théâtre des Louvrais, place de la Paix, 95 Pontoise. Tel : 01 34 20 14 14. Spectacle vu à la Biennale de la Danse de Lyon.