Les Nègres
Le metteur en scène Robert Wilson donne sa [...]
Mathilda May imagine un spectacle visuel, sonore et musical, sans texte, dans le décor d’un open space où les employés d’une compagnie d’assurance deviennent les artistes d’un ballet malicieux.
Quatre hommes, trois femmes et un personnage extérieur forment la troupe des employés qui se transforment en athlètes du quotidien : « l’homme stressé », gentil bonhomme, souffre-douleur des autres, « le jeune loup », beau gosse objet du désir des femmes et de la jalousie des hommes, « le doyen », placardisé et usé, « la femme agaçante », dynamique, hyper active et hyper fatigante, « la femme complexée », jolie fille qui s’ignore, inhibée et timide, « la business woman », alcoolique et célibataire endurcie, et, pour servir de faire-valoir, d’interlocuteurs, et de partenaires à tous ces héros faussement banals, un livreur de pizza, un réparateur de machine à café, la femme de ménage et d’autres seconds rôles drolatiques et fantaisistes.
L’ordinaire devient surréel
« Tout ce petit monde s’agite dans cet espace de la rentabilité que les patrons nomment open space. Entre la photocopieuse et les pots à stylos, les ordinateurs et les sièges à roulettes, la vie de bureau de ce concentré d’humanité (presque) ordinaire n’a rien d’un long fleuve tranquille. » Mathilda May invente des situations délirantes et surréalistes, où l’ordinaire devient extraordinaire en se distordant et s’exacerbant : « les gestes habituels des employés vont progressivement devenir une base rythmique, musicale et chorégraphique ». L’absurde perce sous l’anodin, et comme d’autres avant elle, tels Chaplin ou Tati, Mathilda May vise à faire naître le rire en auscultant la mécanique du vivant.
Catherine Robert
à 21h, dimanche à 15h, relâche le lundi et les 7, 16, 17 et 18 septembre. Tél. : 01 44 95 98 21. Durée : 1h30.
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