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Sortis du Centre National des Arts du Cirque (CNAC) en 2006, les membres fondateurs du Galapiat Cirque mettent en piste le spectacle de fin d’études de la 31ème promotion de l’école, On n’est pas là pour sucer des glaces. Une pièce sur la fureur de vivre, tous azimuts.
Après Les Colporteurs en 2018, c’est à une compagnie de cirque plus jeune, Galapiat Cirque, que le CNAC confie cette année une mission aussi importante que délicate, la mise en piste du spectacle de fin d’études de la promotion sortante. La 31ème, composée de seize étudiants – onze garçons et cinq filles – de neuf nationalités différentes, pratiquant neuf disciplines. « Une reconnaissance », affirme le galapiat Jonas Séradin. « Un véritable enjeu », ajoute Lucho Smit avant de s’interroger : « Qu’est-ce qu’on a encore à faire ensemble quand on s’est développés chacun, que reste-t-il de commun ? ». Une question qui concerne aussi bien les interprètes du spectacle, quittant leur nid de Châlons-en-Champagne pour faire leur entrée dans la vie professionnelle, que la compagnie qui les a aidés à écrire leur spectacle intitulé On n’est pas là pour sucer des glaces. Car au lieu de reproduire la méthode verticale adoptée selon Lucho Smit par leurs metteurs en scène de l’époque, les Galapiat ont voulu « partir de ce que les étudiants proposaient avec la volonté de les accompagner ». Résultat : une cinquantaine de propositions variées, mais traversées par un même désir de mise en danger. Par une envie de sortir de leur zone de confort, de s’engager dans des combats pour des causes écologistes, féministes, humanitaires.
Seize circassiens en colère
Après un rapide numéro de trapèze aérien dont l’auteure est plongée dans l’ombre, une scène collective de danse rappelle la précédente pièce du CNAC, F(r)iction où allaient de pair musique électro et révolte contre toutes les autorités. Contre toutes les conventions. Une fois la fête terminée, un seul artiste reste en piste. Chaussé de blocs de glace, il ne peut rejoindre les autres qu’au terme d’une lutte contre l’élément, qui réapparaît bientôt sous la forme d’un bâtonnet qu’un autre interprète tient en équilibre sur son visage. Le désir de narration est d’emblée manifeste. Il l’est davantage encore par la suite, lorsque les circassiens joignent la parole à l’acrobatie, pratiquée de manière essentiellement collective. Dans des tableaux tantôt animés, tantôt immobiles, où tous les agrès classiques du nouveau cirque – bascule coréenne, corde lisse, cerceau aérien, mât chinois, corde volante, roue Cyr et trapèze ballant – se mêlent pour exprimer le rapport au monde d’une génération. Ses colères, ses espoirs de changement. Un sujet déjà central dans F(r)iction, abordé avec à peu près les mêmes qualités et les mêmes défauts : une belle énergie, mais qui peine à se diriger dans un sens suffisamment clair, et qui met trop rarement en valeur les singularités de chaque artiste.
Anaïs Heluin
Du mercredi au vendredi à 20h, samedi à 19h et dimanche à 16h. Tel : 01 40 03 75 75. www.lavillette.com. Également au Théâtre municipal de Charleville-Mézières (08) du 24 au 26 mars, au Manège, scène nationale de Reims (51) du 17 au 19 avril, au Cirque-Théâtre d’Elbeuf (76) du 3 au 5 avril, à Cirk’Eole à Montigny-lès-Metz (57) du 8 au 10 mai, au Centre culturel Le Grand Pré à Langueux (22) du 5 au 7 juin.
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