La nièce d’Hitler au coeur de « Geli », de Diastème
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Montage de fragments d’Œdipe de Sénèque, d’Œdipe roi de Didier Lamaison et de textes de divers auteurs, dont Pier Paolo Pasolini, l’enquête théâtrale mise en scène par Jean-François Matignon éclaire l’histoire d’un homme qui n’aurait pas dû naître.
Quelle place le mythe d’Œdipe occupe-t-il dans votre imaginaire de théâtre ?
Jean-François Matignon : L’univers mythologique grec m’accompagne depuis longtemps. J’ai exploré à plusieurs reprises l’histoire des Atrides, celle d’Électre et d’Oreste, et c’est la première fois que je me tourne vers celle des Labdacides à laquelle appartient Œdipe. Jeune, j’ai vu le film de Pasolini qui m’a beaucoup marqué. Puis, la longue fréquentation de Büchner et de son Woyzeck, avec le fameux « Tout homme est un abîme, on a le vertige lorsqu’on s’y penche », a infusé jusqu’à me conduire à l’interrogation identitaire qui se situe au cœur de l’histoire d’Œdipe. J’y ai retrouvé une question théâtrale qui me passionne : la construction au plateau d’un récit imaginaire, celui d’un individu en quête de sa vérité.
Quel chemin cette quête/enquête emprunte-t-elle ?
J.-F.M. : L’enquête que mène Œdipe pour trouver qui est l’auteur du meurtre du roi Laïos le conduit à découvrir qu’il est lui-même le coupable recherché, qu’il est lui-même parricide impuni et incestueux, la souillure dont Thèbes doit se débarrasser pour mettre un terme aux fléaux qui l’accablent. C’est une enquête sur un homme, le roi de Thèbes, une enquête intime plus qu’une enquête sur des évènements dont on connaît très vite le déroulement. Une enquête que mène, a posteriori, un homme seul à propos d’une enquête officielle qui, elle, n’a pas eu lieu lorsqu’elle aurait dû se dérouler. Au cœur de cette enquête, il y a le poids de la malédiction à laquelle les dieux ont condamné le père d’Œdipe, Laïos, et sa descendance.
A travers Œdipe, que souhaitez-vous éclairer de notre présent ?
J.-F.M. : Il y a une centaine d’années, Alfred Döblin écrivait : « Ouvrez les yeux, il s’en passe des choses dans le monde. Il n’est pas tout rose, et si on ne peut se défendre contre la pluie et la grêle, on peut se défendre contre d’autres choses. N’acceptez pas les choses qui vous arrivent comme une destinée. Regardez- les en face. » Aujourd’hui, ces « autres choses » dont parle Döblin sont le crime, toujours, la guerre, les famines, le pillage et l’impact de l’homme sur la terre, les dérèglements climatiques… Il nous faut impérativement les regarder en face.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 21h30. Relâche les 12 et 19 juillet. Tél : 04 90 86 17 12.
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