Belle d’hier
Phia Ménard présente Belle d’hier au Théâtre [...]
Sylvie Violan est directrice de la scène Le Carré – Les Colonnes, unissant deux lieux situés à Saint-Médard-en-Jalles et Blanquefort, et présidera désormais aux destinées de Novart, pour faire muer le festival en un événement d’une nouvelle dimension et au rayonnement accru, à travers notamment la fusion avec un autre festival, Des souris, des hommes.
Ce Novart 2015, est-ce le dernier Novart ou le premier d’une nouvelle formule ?
Sylvie Violan : C’est une édition de transition. J’ai été missionnée pour faire évoluer Novart et créer une nouvelle dynamique artistique, territoriale et financière, notamment à travers la mutualisation. Cela se fera avant tout par la fusion de deux festivals : Novart, à l’identité à redéfinir, et Des souris, des hommes, festival international dédié aux nouvelles écritures scéniques. Initié au Carré – Les Colonnes en 2008, Des souris, des hommes a acquis rapidement une certaine notoriété grâce à une ligne artistique assez pointue.
Quels seront les axes de développement de la nouvelle formule ?
S.V. : Je voudrais marier les atouts des deux festivals, mettre en place un festival sur toute la métropole bordelaise. Un festival pluridisciplinaire co-construit avec les acteurs culturels de la métropole, mais aussi relié à d’autres domaines comme le tourisme ou le développement durable. On décloisonnera les champs artistiques mais aussi les champs sociétaux, et, dans cette lignée, nous avons envie d’investir l’espace public – c’est pourquoi le festival est déplacé de novembre en octobre. Dès cette année, par exemple, on explorera des lieux transitoires, comme l’ancien marché couvert, pour y établir notre QG de festival, qu’on essaiera de rendre festif en association avec Chahuts. On verra également l’artiste américain Kurt Perschke promener sa sculpturale Redball, une énorme balle rouge qui sillonne la ville.
Comment la programmation va-t-elle évoluer ?
S.V. : L’axe de programmation sera à la fois international et régional. L’objectif, c’est aussi de faire venir davantage de professionnels pour voir les créations d’artistes d’Aquitaine. Nous aurons des premières françaises, et des spectacles qu’on ne voit pas ailleurs lors de la saison, avec cette année vingt spectacles internationaux, venus parfois de loin, comme par exemple les Dancing Grand Mothers de Corée, l’argentin Claudio Tolcachir et les performances du chilien Alejandro Jodorowsky. Globalement, j’aime les propositions qui résonnent avec la société, celles qui placent les sciences humaines au cœur de leur travail, ou qui instaurent des relations différentes avec le spectateur.
Comment investissez-vous le temps du festival ?
S.V. : Je crois beaucoup en un concept d’espace-temps artistique. Nous avons par exemple des rendez-vous entre 12h et 14h à la Manufacture Atlantique, permettant de découvrir les banquets de la jeune création, avec des compagnies régionales, dont le collectif OSO qui a remporté le festival Impatiences. On peut aussi voir Opera Pagaï l’après-midi. Et le week-end, la programmation a lieu de 11h à 2h du matin.
Propos recueillis par Eric Demey
à Bordeaux et en métropole.