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Théâtre - Critique

Nos plus grands moments de fête dans « Six fêtes pour rester vivant » de Mariette Navarro par la Cie Ariadne

Nos plus grands moments de fête dans « Six fêtes pour rester vivant » de Mariette Navarro par la Cie Ariadne - Critique sortie Théâtre Riom Théâtre de Riom
Fabio Falcone Légende : Six fêtes pour rester vivant

En tournée / Cie Ariadne / d’après Mariette Navarro

Publié le 29 mars 2024 - N° 320

À partir du texte de Mariette Navarro, réécrit pour l’occasion, la Cie Ariadne met en scène nos grands moments de fête. La joie, fil conducteur du plaisant puzzle, se communique ici non pas frontalement au public mais grâce à lui, via quelques complices disséminés dans les gradins. 

L’émulation débute dès l’installation dans les gradins, durant laquelle les comédiens demandent de l’aide : la première fête se prépare, et il faut nettoyer la verrerie. Les torchons circulent. Une banderole « bienvenue » est levée. Au programme de ce premier événement : le retour d’un homme (ami, frère, fils ?) après un éloignement forcé, que l’on devine subi. Pour masquer le malaise ambiant, on mise sur les paillettes, la musique et les beaux habits. Mais cela suffit-il à faire disparaître les ombres de l’existence ? C’est ce qu’interroge la pièce en enchainant différentes situations de fête, de la formelle sauterie à la fiesta endiablée. Il y aura donc « La fête des neiges », une après-midi d’anniversaire où les enfants assurent l’intendance, « la fête du plus beau jour de notre vie », un mariage grandement musical, « la fête du petit matin », délicat moment de flirt adolescent, et « la fête électrique », où un trio inspiré slame une soirée en boîte de nuit. Chacune de ces scènes fait intervenir des complices par des apparitions ou des répliques lancées depuis les gradins, diversifiant les voix, impliquant tous les âges à ces instants festifs qui se veulent ici partagés par tous.

Une promesse pleine de poésie

Alors que la soirée se termine, tout converge vers l’ultime festivité. Un moment de flottement abandonne malheureusement le public quelques instants, et laisse retomber l’effervescence. La mise en place de cette dernière scène s’annonce pourtant dans une euphorie palpable, par une grand-mère qui subitement se met à marcher, par une rumeur qui se diffuse, puis par une foule qui converge vers la plage : ici, c’est le plateau qui est envahi par une vague de spectateurs. « La fête du feu » commence et les émotions dansent dans le haut brasier qui s’imagine au centre. Les sept interprètes (cinq comédiens, une musicienne et une circassienne qui, malgré une belle maitrise de son art, peine à imposer sa présence durant la pièce) se mêlent alors à la foule qui fait face à la salle. L’ensemble laisse un goût d’immensité, de vitalité et ouvre un champ des possibles. Pourtant le texte poétique de Mariette Navarro ne se laisse pas porter au plateau facilement et appellerait à une plus grande clarté de narration au regard de l’âge minimum conseillé (9 ans). Malgré tout, la pièce est une belle promesse de vivre ensemble, que l’on accueille avec joie.

Louise Chevillard

A propos de l'événement

Six fêtes pour rester vivant
du lundi 8 avril 2024 au lundi 8 avril 2024
Théâtre de Riom
mail Dumoulin, 63200 Riom

À voir aussi :
le 11 avril à 14h et 20h au La Coloc’ de la Culture, Cournon d’Auvergne (63), le 16 octobre à 19h30, 17 octobre à 14h30 et 19h30, 18 octobre à 9h30 et 14h30 au Château Rouge, Annemasse (74), le 22 novembre à 14h30 et 20h au Le Grand Angle, Voiron (38).

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