Nouveau héros
De la condition féminine vue à travers [...]
Succès public et critique au Brésil, la pièce éclaire les combats tumultueux et la quête artistique du Nijinski (1889-1950), danseur mythique.
Sous-titrée « Ma folie est amour de l’humanité », la pièce dont le rôle-titre est interprété par l’impressionnant Joao Paulo Lorenzon dessine un portrait fantasmatique de l’homme profondément tourmenté autant que de l’exceptionnel artiste, qui bouleversa les codes et subjugua le public par la puissance de sa danse. Son imaginaire apparaît façonné et contraint par de complexes et intenses relations à ses proches – son mentor et amant Diaghilev, son épouse Romola, sa sœur Nijinska… – et l’homme demeure en quête perpétuel de lui-même, entre discipline et envol, ascension et chute. Une partie du plateau est transformée en un immense trampoline, et la mise en scène co-signée par Gabriela Mellao et Joao Paulo Lorenzon rend compte de cette éprouvante dualité à travers une suite de tableaux symboliques où la force primitive du danseur est entravée par des liens oppressants.
Plongée dans l’esprit
La pièce explore à travers le tissu des relations les figures archétypales de la mère qui nourrit et abandonne, du père qui stimule et opprime, ou de l’amant qui adoucit et emprisonne. Le 19 janvier 1919, Nijinsky danse pour la dernière fois en public à Saint-Moritz, puis il commence la rédaction de ses cahiers bouleversants, alors que son esprit vacille. C’est d’abord l’univers intérieur et l’espace mental de l’artiste et de l’homme qui sont explorés et mis en lumière, de la gloire à la destruction. Le spectacle exprime à la fois la lutte de l’esprit contre lui-même et l’immense quête artistique
du mythique danseur.
Agnès Santi
Avignon Off.
à 23h. Durée : 50 minutes.
De la condition féminine vue à travers [...]