« Paradoxal », thriller scientifique sur le monde des rêves par Marien Tillet.
Thriller scientifique écrit, mis en scène et [...]
Avignon / 2025 - Entretien / Joris Lacoste
Dans Nexus de l’adoration, Joris Lacoste partage sous la forme d’une comédie musicale queer la fiction d’une nouvelle religion fondée sur le principe d’inclusivité maximale à toute forme de vie (et de non-vie). Toutes les performances sont permises.
Avec Nexus de l’adoration, vous sortez du cadre de L’Encyclopédie de la parole, projet collectif que vous lancez en 2007 afin, lit-on sur le site internet qui lui est consacré, d’« explorer l’oralité sous toutes ses formes ». S’agit-il là d’une rupture totale ou retrouve-t-on dans la nouvelle création des points communs avec les précédentes ?
Joris Lacoste : Quand je me suis demandé ce que je voulais faire après L’Encyclopédie de la parole, m’est apparue l’envie de poursuivre mon exploration de l’hétérogénéité. Celle-ci était présente dans L’Encyclopédie pour laquelle nous recueillions toutes sortes de paroles orales, mais elle n’était pas au centre de la démarche. J’ai toujours été très intéressé de voir ce que produisait chez le public la cohabitation de sujets différents, et j’ai voulu aller plus loin dans cette voie en imaginant une forme théâtrale elle-même hybride. Nos modes d’existence sont hétérogènes, et il me semble que le théâtre doit prend cela en considération.
Vous imaginez pour déployer une forme hétérogène la fiction d’une nouvelle religion. Pour quelle raison ?
J.L. : Je voulais explorer de nouveaux types de relations avec le public, qui au théâtre a pour particularité d’être plus diversifié que dans d’autres lieux, comme les salles de concert. L’idée du rituel musical m’est apparu idéale, afin de démultiplier au sein d’un même spectacle les adresses possibles au spectateur. Cette cérémonie célèbre tous types d’objets, vivants ou non, sans aucune forme de hiérarchie. Elle participe de la fiction d’une religion fondée sur les principes d’ouverture et d’inclusivité.
Vous avez rassemblé pour l’occasion des artistes issus de disciplines diverses et d’âges différents.
J.L. : Afin de développer la forme hétérogène que je désire, il était évident pour moi de faire appel à des personnes qui appréhendent le monde d’autres façons que moi, qui aient d’autres références. Avec ces huit artistes qui viennent des milieux de la musique, du théâtre ou encore de la performance – Daphné Biiga-Nwanak, Camille Dagen, Flora Duverger, Jade Emmanuel, Thomas Gonzalez, Léo Libanga, Ghita Serraj, Tamar Shelef, Lucas Van Poucke –, nous avons établi une liste d’objets et d’idées à célébrer. Nous avons travaillé par improvisations, qui sont la base de l’écriture.
Quelle est la place attribuée au spectateur dans ce singulier rituel ?
J.L. : Les artistes mènent leur cérémonie comme s’ils étaient devant un public de fidèles qui en connaissent déjà les codes. Il n’y a donc pas de présentation de la religion en question, simplement un discours d’accueil et quelques prises de parole aux allures de prêches ou d’homélies qui viennent rythmer les célébrations d’objets. Le spectacle fait entrer petit à petit le public dans la fiction très pop et pleine d’un humour absurde qui naît du passage d’une chose à une autre. Si j’ai beaucoup lu sur différents rituels pour écrire ce spectacle, la religion qui s’y célèbre ne ressemble à aucune autre tout en étant accueillante à toutes celles qui existent.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
à 18h. Tél. : 04 90 14 14 14. Durée : 2h15
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