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L’auteur et metteur en scène Nasser Djemaï recrée Vertiges, une pièce très personnelle dont la première version voyait le jour en 2017. L’histoire de Nadir, enfant prodigue et transfuge de classe de retour dans sa famille et son quartier d’origine, y trouve une deuxième jeunesse.
C’est la première fois que vous revenez sur l’une des créations de votre répertoire dans une démarche de recréation. Pourquoi Vertiges suscite-t-il ce désir ?
Nasser Djemaï : Vertiges est une pièce très importante dans mon parcours. Elle est l’une de mes créations les plus personnelles, avec mon premier spectacle largement autobiographique, Une étoile pour Noël (2005). Or au moment même de sa création, j’avais le sentiment de ne pas être allé au bout de ce que je voulais dire. Je savais ne pas avoir exploré toute la profondeur que recelait le texte. Cette idée ne m’a pas quitté pendant toutes ces années, d’où mon désir de revenir à cette pièce.
Vous avez entre temps créé trois spectacles – Héritiers (2019), Les Gardiennes (2024) et Kolizion (2025) – plus éloignés des sujets centraux de vos pièces antérieures, comme l’histoire de l’immigration et la vie des quartiers populaires. Ces pièces ont-t-elles influencé votre geste de recréation ?
N.D. : Par leurs sujets ainsi que leurs formes, les pièces que vous citez m’ont déplacé. J’ai beaucoup appris durant leur création, en matière de direction d’acteurs, de scénographie… Et c’est forcément avec cette expérience que je reviens à Vertiges, que je recrée notamment dans la perspective de la faire jouer sur des grands plateaux, ce qui a très peu été le cas à l’époque.
Et votre regard sur l’histoire, celle d’un certain Nadir qui revient dans sa maison familiale et dans son quartier après des années d’éloignement, a-t-il lui aussi changé ?
N.D. : Au moment de la création, je n’avais pas identifié Nadir pour ce qu’il est : un transfuge de classe. Cette conscience m’amène à traiter son parcours avec plus de netteté. Le changement quasi-intégral de distribution – à l’exception de Lounès Tazaïrt dans le rôle du père et de Martine Harmel, personnage muet aux allures mythologiques – va dans ce sens. Et pour l’occasion, je retrouve le plateau en tant que comédien dans le rôle de Nadir (en alternance avec Anthony Audoux).
Dans les pièces qui ont suivi Vertiges, vous avez largement développé la part fantastique de votre travail. Qu’en est-il dans cette recréation ?
N.D. : La déréalisation qui survenait dans la deuxième partie seulement de la version originale existe à présent dès le début du spectacle, cela grâce à une création lumière et son repensée. L’ajout de musique en live, avec la violoncelliste Chiara Galliano, participe aussi à l’étrange, au fantastique de l’atmosphère que je souhaite créer. Avec cette recréation, je suis en quête d’une vérité.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
Du 20 au 30 novembre 2025, du mardi au vendredi à 20h, samedi à 18h, dimanche à 16h.
Tel : 01 43 90 11 11.
Durée : 2h.
Également les 11 et 12 décembre à la Comédie de Colmar – CDN Grand-Est, les 9 et 10 janvier 2026 au CDN de Normandie-Rouen, du 4 au 6 février au Théâtre de l’Union – CDN du Limousin…
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