Risk
Danse, musique et théâtre s’associent pour [...]
Miss Knife revient, pour notre plus grand bonheur ! Son inventeur Olivier Py revêt les paillettes interlopes de son double iconoclaste. Entre sacrifice de music-hall et apocalypse joyeuse.
« Miss Knife est, en quelque sorte, la comédie satirique de l’ensemble de mon œuvre*. », a dit Olivier Py. Comme l’héautontimorouménos à l’ironie vorace des Fleurs du mal, à la fois plaie et couteau, Miss Knife est une abandonnée, condamnée au rire éternel, miroir et rivale de son créateur, qui compose, avec ce travelo incandescent, un personnage inouï. La classe cravachée de Marlène, les fêlures de tendresse et l’ironie de Barbara, l’esprit aiguisé de Juliette, la fulgurance explosive d’Ingrid Caven, un air de débine berlinoise sous le paravent des faux cils : Miss Knife, icône froufroutante d’un music-hall emperlousé et insolent, chante des rengaines désespérées et désespérantes, drôles, ironiques et tendres.
Couteau sanglant et fourreau d’or
Les premières Ballades de Miss Knife, créées au cours des années, au fil des apparitions sur scène de ce bouleversant personnage, ont déjà été réunies dans un disque. La plupart des chansons de ce deuxième opus ont été écrites pour le théâtre d’Olivier Py. La veine est moins psychologique et plus métaphysique : Miss Knife interroge la condition humaine et la vie d’artiste avec une profondeur moins cynique que son ancien et désopilant mémento du suicide. Mais l’ironie demeure, et si cette gagneuse des « paradis de tristesse », chers à son créateur, a l’esprit philosophique, elle ondule aussi d’une hanche péripatéticienne. Accompagnée par Julien Jolly, Olivier Bernard, Stéphane Leach et Sébastien Maire, Miss Knife adopte une touche plus jazzy. Vénéneuse et flamboyante étoile, elle s’est choisi le théâtre pour ciel…
Catherine Robert
* La Terrasse, novembre 2004.
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