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En 2021, il interrogeait le sens de la vie et de la mort à travers son spectacle Le Musée. Cette année, l’auteur et metteur en scène palestinien Bashar Murkus revient à Avignon avec Milk, un « drame canonique, immersif et empathique » à la croisée de multiples langages.
Bashar Murkus est né en 1992 en Israël. Auteur et metteur en scène de spectacles qui visent à explorer des sujets sociaux et philosophiques, il vit à Haïfa, où il est directeur artistique du Théâtre Khashabi, lieu de création dédié aux artistes palestiniens indépendants. « Je ne pourrais pas faire de théâtre qui ne soit pas politique, déclare-t-il. Je ne parle pas d’un contexte ou d’un conflit particulier, la politique que je cherche est cette relation entre les humains et un système. (…) Pour MILK, je me suis demandé comment la situation politique actuelle, les crises modernes que nous connaissons, transforment les femmes en matière tragique. Je me suis demandé ce que pourrait être une tragédie, aujourd’hui, (…) en essayant de montrer comment nos vies modernes transforment les corps… ».
La beauté pour échapper à la violence
Fruit de deux années de recherche, MILK a pour dessein de comprendre ce qu’est la perte d’un être cher. Sur scène, le sol est recouvert d’éponges noires. Des femmes font leur apparition. Elles pleurent des larmes de lait, le lait que leurs enfants disparus ne boiront pas. Puis des mannequins sont empilés sur le plateau, corps inanimés et comme abandonnés. « L’espace est une sorte de matérialisation du temps, fait observer Bashar Murkus. Il rappelle que les conséquences du désastre ont de longues répercussions sur nos vies. Elles agissent sur le présent, modifient nos perceptions, nos consciences, comme elles modifient et agissent sur le monde physique qui nous entoure. » Les drames qui se jouent dans MILK sont aussi l’occasion de parler de la beauté du monde. Car en essayant de combler leurs besoins, les femmes vont transformer la scène en paysage merveilleux. Elles vont créer de la beauté pour tenter d’échapper à la violence des situations qu’elles traversent.
Manuel Piolat Soleymat
à 15h, relâche le 13 juillet. Tél : 04 90 14 14 14. Durée : 1h10.
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