Sirènes d’Hélène Bertrand, Margaux Desailly et Blanche Ripoche, épopée dans un vivarium
Hélène Bertrand, Margaux Desailly et [...]
Après Seuls (2008) puis Sœurs (2014), le comédien, auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad a poursuivi l’écriture de son « cycle domestique » avec Mère (2021).
Avec ce « cycle domestique », Wajdi Mouawad dessine une cartographie familiale profondément marquée par l’exil, par les héritages et les violences de l’Histoire. Après Seuls, concentré sur la figure du fils, puis Sœurs inspiré par la comédienne Annick Bergeron et par sa sœur Nayla Mouawad, il a créé Mère, qui sera plus tard suivi de Père et Frères. Petit enfant de dix ans, Wajdi Mouawad a fui le Liban à cause de la guerre civile pour Paris d’abord puis le Québec. C’est donc intimement, dès l’enfance, qu’il connait le tragique et la fragilité de la vie, et c’est à partir d’éléments biographiques et de souvenirs plus ou moins conscients que l’auteur, metteur en scène et comédien crée ces fictions familiales douloureuses, sensibles, multiples, qui chacune envisage le vécu d’une manière singulière, depuis une position spécifique. Cette multiplicité d’angles répond à la volonté de Wajdi Mouwad de tendre « vers une compréhension plus universelle du sujet », de chercher à approcher l’invisible, de comprendre ce qui est fondamentalement autre que soi.
Du Liban à Paris
Cette polyphonie se traduit aussi par le langage scénique choisi, qui, loin de se cantonner à un récit fait de mots, entremêle matières, images, sons, objets. Cette nouvelle création éclaire la situation d’une mère et de ses trois enfants qui, fuyant la guerre civile libanaise, se réfugient à Paris, tandis que le père est demeuré au Liban pour continuer à exercer son métier. « Et maintenant je suis là, comme à l’intérieur d’une paupière fermée, et je pense aux yeux de ma mère, et je ne sais pas pourquoi, ces yeux-là, bien plus que les miens, me donnent envie de pleurer. » écrit le dramaturge. Wajdi Mouawad y interprète Wajdi adulte, accompagné notamment de Odette Makhlouf, Aïda Sabra et Christine Ockrent dans son propre rôle. « Tous les Libanais ont deux mères. La seconde, qui les a mis au monde autant que leur propre mère, est la guerre » reconnaît l’écrivain…
Agnès Santi
au Grand Théâtre, du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30. Tél : 01 44 62 52 52.
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