Me, myself and us

Ils sont trois, collés ensemble par hasard, dans un lieu incertain, en suspens dans l’attente : contraints de cohabiter. L’un, la mèche pagailleuse et l’humeur rebelle, retient ses impatiences d’enfance sous un vaste manteau et balance ses massues comme autant de questions à la tête du monde. L’autre, Pierrot dégrisé, s’est défait du fard lunaire qui voile la face mais accroche encore ses rêves au ballant du trapèze. Le troisième compère se cherche une identité par-delà les genres et travestit la force par l‘équilibre, entre féminin et masculin. La trentaine aguerrie par les tournées avec la compagnie québécoise Les 7 doigts de la main, ces trois-là viennent de fonder la compagnie Tête d’enfant, qui emprunte son nom à une réplique du film Les enfants du Paradis, de Marcel Carné « On ne veut pas grandir, on ne veut pas renoncer à nos émotions, à nos intuitions » lance le trio qui signe sa première création. Mariant jonglerie, équilibres et voltige, Me, myself and us s’est écrit avec leurs désirs, leur amitié complice et une liberté assumée pour donner en partage les heurs et bonheurs d’être ensemble.

Gw. D.