Maxim Vengerov

Peu de violonistes classiques peuvent s’enorgueillir de posséder un
fan-club ! Du haut de ses trente-deux ans, Maxim Vengerov est un véritable
phénomène. A l’instar de son condisciple Vadim Repin, il a suivi les cours du
légendaire Zakhar Bron au Conservatoire de Novossibirsk. Une formation
magistrale pour un élève chez qui l’inné et l’acquis se confondent totalement.
Après avoir joué les plus grands concertos du répertoire, Maxim Vengerov a
aujourd’hui choisi d’emprunter des chemins plus originaux : improvisation jazz,
tango? Il s’est également lancé dans l’intégrale des concertos de Mozart avec l’U.B.S.
Verbier Festival Chamber Orchestra, une formation de jeunes musiciens soutenue
par une grande banque suisse. Récemment sorti chez EMI, l’enregistrement s’avère
parfois stylistiquement déroutant mais séduit par sa beauté expressive. Maxim
Vengerov impose une approche personnelle, ni baroqueuse, ni romantisante. Son
inventivité donne ainsi naissance à des cadences jubilatoires. Mais on reste
surtout sous le charme du grain de son Stradivarius, à la fois noble et
généreux. C’est cette même sonorité que le public parisien pourra retrouver lors
du récital programmé au Théâtre des Champs-Élysées. Accompagné par le pianiste
Igor Levit, Maxim Vengerov oscillera entre classicisme viennois et école
soviétique. Avec deux sonates d’envergure : la Septième en do mineur de
Beethoven, au dramatisme échevelé, et la Première en fa mineur de
Prokofiev, austère et incantatoire. C’est donc à un bel exercice d’introspection
que Maxim Vengerov convie l’auditoire de l’Avenue Montaigne.