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Marinette Dozeville nous invite à un « one [...]
Adaptant le livre de Georges Crescenzo et Michel Allione, la troupe des Carboni ressuscite René Sarvil, parolier des années 30, injustement tombé dans l’oubli. Un spectacle original et pétulant.
De son vrai nom René Crescenzo, René Sarvil a écrit près d’un millier de chansons, dont certaines, comme Le plus beau Tango du monde ou Adieu, Venise provençale, furent de véritables tubes en leur temps. Parolier pour Piaf, Fernandel, Maurice Chevalier et d’autres voix d’or de la tradition populaire, il la marqua surtout par sa collaboration avec Vincent Scotto, avec lequel il créa de nombreux spectacles dans cette veine marseillaise faite de gouaille, d’émotion et de plaisante drôlerie. Pourtant, la mémoire collective a relégué cet artiste prolixe dans l’ombre de la postérité de ceux avec lesquels il a collaboré.
Interprétation décapante de joyeux joyaux
L’oublié de la Canebière sort des limbes du music-hall grâce aux Carboni qui, avec ce spectacle, replongent, entre humour et gravité, dans la vie et les chansons des années 30 à 50. Dans un théâtre aux murs nus, une équipe de comédiens découvre une vieille malle oubliée. A l’intérieur, un livre retrace la vie de René Sarvil. Une force mystérieuse emporte les quatre protagonistes, accompagnés par un accordéoniste magicien, dans un univers parallèle. Ali Bougheraba, Camille Favre-Bulle, Benjamin Falletto, Cristos Mitropoulos et Anthony Doux rendent un hommage joyeux, cocasse et décalé à toute une époque, et à celui dont on sifflait les airs en descendant des Réformés jusqu’au Vieux-Port, et dont les opérettes ensoleillèrent la vie parisienne, qui voyait alors Marseille comme la ville du sourire de l’accorte Angèle.
Catherine Robert
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