La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Avignon / 2017 - Entretien / Bertrand Blier

Les valseurs

Les valseurs - Critique sortie Avignon / 2017 Avignon Avignon Off. La Manufacture

LA MANUFACTURE / SPECTACLE MUSICAL

Publié le 25 juin 2017 - N° 256

Sous le titre Cabadzi X Blier, le duo formé par Olivier Garnier et Victorien Bitaudeau livre un nouveau projet musical des plus singuliers. Des Valseuses à Trop belle pour toi, Cabadzi puise dans la langue musicale et charnelle du réalisateur, probablement le plus grand dialoguiste du cinéma français de l’après-guerre, la matière littéraire délectable de leur création musicale. Pour la scène, Cabadzi a fait appel à l’illustrateur brésilien Adams Carvalho chargé d’évoquer, dans un show électro conçu par le réalisateur Maxime Bruneel, l’univers et les personnages des films de Blier.

Comment est née cette aventure musicale particulière autour de vos textes ?

Bertrand Blier : Ils sont arrivés avec une ou deux maquettes qu’on a écoutées. J’ai trouvé ça formidable. J’ai été impressionné par la rencontre amoureuse et inattendue entre ce que j’ai écrit moi, qui n’était pas du tout de la chanson, et ce qu’ils font eux avec ça, c’est à dire de la musique, de la chanson. Cela collait formidablement, donnait l’impression que je l’avais fait pour eux. Un truc mystérieux…

Comment vous êtes-vous impliqué dans le projet ?

B. B. : Je leur ai donné un accord en leur disant : « Faites ce que vous voulez avec mes dialogues ». Je les ai laissés tranquilles. Parfois je leur fais une remarque mais ils s’en foutent (rires). Ils ont raison. On ne peut pas s’aider. Ils font un truc que je ne sais pas faire, et réciproquement.

Comment décririez-vous leur intervention sur vos textes ?

B. B. : Ils les ont mis en musique. Et il se trouve que mes dialogues sont assez musicaux. Quand on met un rythme dessus et qu’on cherche à faire de la musique avec, cela vient très facilement. Ils ont pioché dans presque tous mes films, ils ont été libres et ils ont bien fait. Ils ont même changé des phrases, réécrit des trucs.

Avez-vous déjà eu la tentation d’écrire des chansons ?

B. B. : J’ai essayé : catastrophique. Alors que quand j’écris des dialogues pour des acteurs, cela vient tout seul. C’est spontané. Cela me vient sûrement de mon père (ndlr le comédien Bernard Blier) qui était un merveilleux diseur, un merveilleux acteur de théâtre. J’ai ça en moi. Des répliques écrites au rasoir, sans une note de trop. Ça tombe pile comme sur une portée. C’est un talent involontaire, instinctif, et en général les acteurs sont contents de jouer mes dialogues.

« C’est une histoire étonnante, sans précédent. Ils ont fait un hold-up sur mes textes. »

La rencontre avec Cabadzi relève aussi d’un dialogue intergénérationnel…

B. B. : C’est vrai. Et c’est très gratifiant et sympa de voir des jeunes gars comme ça s’emparer de dialogues que j’ai écrits il y a 30 ans pour en faire quelque chose aujourd’hui. Ils me ressemblent. Ils ressemblent à mes personnages, aux personnages des Valseuses. Ils ont cette décontraction-là. C’est une histoire étonnante, sans précédent. Ils ont fait un hold-up sur mes textes. Ils puiseront peut-être aussi dans mes prochains films car je vais bien en faire encore un ou deux !

 

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec

A propos de l'événement

Les valseurs
du jeudi 6 juillet 2017 au vendredi 14 juillet 2017
Avignon Off. La Manufacture
2 Rue des Écoles, 84000 Avignon, France

à 23 h (relâche le 12). Tél. 04 90 85 12 71.

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