Emilie Faucheux met en scène et interprète « Croire aux fauves » de Nastassja Martin : une adaptation captivante qui élargit nos horizons
Le récit autobiographique de cette [...]
Avignon 2023 - Théâtre - Critique
Olivia Chatain, Anne Cressent, Vincent Garanger et Hélène Viviès racontent l’histoire du féminisme depuis les années 40 : revue tendre et plaisamment caustique, écrite et mise en scène par Pauline Sales.
Pour écrire, disait Virginia Woolf, une femme a besoin de deux choses : 500 livres de rente et une chambre à soi. Pauline Sales y ajoute un élément essentiel, qui permet à la bourgeoise émancipée d’enfanter des œuvres : une femme de ménage, qui s’occupe de l’ordinaire pendant que la créatrice prouve que l’esprit n’a pas de sexe, comme disait en son temps François Poullain de La Barre. On suit l’histoire de Joris, pygmalion déconstruit, qui offre une maison à la femme qui le quitte pour l’aider à vivre sa vie d’artiste. Redevenu propriétaire de cette maison des années plus tard, il en fait un lieu d’accueil pour les femmes qui désirent y créer et s’y réaliser. Plusieurs conditions : accepter de laisser une œuvre à la fin du séjour, ne pas scandaliser les voisins et supporter la présence d’une domestique qui veille au logis. Même si animus est sans phallus, il faut bien qu’anima fasse la vaisselle ; même si le Christ (ou la renommée) préfère Marie, Marthe doit quand même s’occuper du frichti…
Faire genre et rester classe
Olivia Chatain, Anne Cressent et Hélène Viviès traversent les époques. Première étape dans les années 50, où les femmes émancipées n’ont pas renoncé aux obligations familiales mais composent avec elles ; deuxième étape dans les années 70, quand la femme devient un animal politique revendiquant ses droits à l’instar du mâle dont elle ne supporte plus d’être seulement la moitié ; troisième étape dans les années 2020, où le féminisme tâche de réinventer ses lois et ses exigences. Pendant que les artistes créent dans la maison, Joris les observe et collectionne leurs œuvres. Il arrive que la femme exagère un brin, comme lorsqu’elle organise des expositions de culottes dans le jardin, ou qu’elle se ridiculise un tantinet, quand elle devient une androgyne survoltée plus attentive à l’accord grammatical qu’au travail de l’esclave domestique qui manie l’aspirateur et non pas le stylo. Pauline Sales confie son texte à quatre solides interprètes, qui l’incarnent avec talent, émotion et humour.
Catherine Robert
à 13h. Relâche les 13 et 20 juillet. Tél. : 04 84 51 20 10. Durée : 1h45.
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Avec HOLD ON, Corinne Linder propose au [...]