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Dans son diptyque Dérives, l’auteur, comédien et metteur en scène Christophe Tostain raconte le parcours d’un homme pris dans les filets du capitalisme. Seul en scène, il est au centre de deux dispositifs minimalistes distincts, dont la poétique sert une réflexion politique.
Vous avez créé Le Mensonge du singe en 2018 et Zones d’ombres en 2023. Pourquoi avoir décidé de rassembler ces deux pièces au sein d’un diptyque intitulé Dérives, et d’en inverser l’ordre ?
Christophe Tostain : J’ai créé Le Mensonge du singe au théâtre Artéphile à Avignon, où je suis retourné en résidence pour Zones d’ombres. Ce sont les directeurs du lieu, Alexandre Mange et Anne Cabarbaye, qui en voyant une étape de travail ont vu dans cette pièce la première partie du Mensonge du singe. Je ne l’avais pas pensé ainsi mais ils avaient raison. Les deux pièces racontent l’histoire du même personnage. Nous avons donc décidé de présenter ces spectacles sous forme d’un diptyque, dont les deux parties peuvent être vues séparément.
Quel est ce personnage dont vous parlez, et comment évolue-t-il d’une pièce à l’autre ?
C.T. : C’est un homme né dans un village rural, très rural. Dans Zones d’ombres, on le rencontre à l’adolescence, au moment où forcé par l’ennui il décide de quitter le lieu où il a grandi. Il s’installe dans une « Méga Ville » où il essaie de trouver sa place mais ne tarde pas à se faire broyer. Il finit par retourner là d’où il vient. Une ellipse sépare cette partie du Mensonge du singe, où l’on retrouve ce protagoniste dans sa campagne devenue zone pavillonnaire du fait de l’extension d’une ville. Il finit par quitter son pavillon…
Diriez-vous que les esthétiques des deux parties sont proches ?
C.T. : Elles sont assez distinctes. Zones d’ombres est une forme de concert poétique, qui tend vers le spoken word. J’ai voulu trouver le moyen de traverser en une heure différentes formes d’oralité. Une chanteuse, Lotus Choffel, m’accompagne dans cette pièce, ainsi qu’une composition réalisée pour l’occasion. Le Mensonge du singe est davantage une performance d’acteur, très immersive pour le spectateur. Nous avons créé un dispositif dans lequel toutes les lumières sont créées avec un vidéoprojecteur. Le comédien, en l’occurrence moi-même, reste immobile dans un fauteuil pendant une heure.
Revendiquez-vous une critique sociale dans ce diptyque ?
C.T. : Il s’agit clairement d’une satire sociale sur les dérives du monde dans lequel on vit. La deuxième partie est plus frontalement critique. Je l’ai écrite en me nourrissant de recherches sociologiques, notamment du livre Le cauchemar pavillonnaire de Jean-Luc Debry. Dans ce diptyque, j’ai cherché dans le propos autant que dans la forme une radicalité, une ligne droite.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
à 14h50, relâche les 13 et 20 juillet. Zones d’ombres les jours impairs, Le mensonge du singe les jours pairs. Tel : 04 90 03 01 90. https://artephile.com
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