La folie rationnelle et méthodique des camps nazis
En portant à la scène Si c’est un homme, de [...]
Xavier Lemaire met en scène L’Echange, de Paul Claudel, et choisit sa seconde version, plus dense, plus efficace et plus humaine, pour éclairer le conflit palpitant entre la cruauté et la pureté.
Louis Laine vit avec Marthe, sa jeune épouse française, dans la propriété de Thomas Pollock Nageoire, self made man américain, et de sa femme, l’actrice Lechy Elbernon. Entre le Nouveau monde et l’Ancien, entre le couple mûr et riche et les deux jeunes gardiens de leurs biens, va se jouer un échange hasardeux, Thomas Pollock Nageoire proposant à Louis l’argent nécessaire pour fuir seul, loin de sa femme. Louis accepte l’argent et tente de convaincre Marthe de le laisser partir, mais Lechy, qui est déjà la maîtresse du jeune homme, le menace de mort s’il met ses projets à exécution et demande à Marthe de se faire la gardienne de sa propre infortune, et d’imposer à Louis de demeurer pour aimer cette « louve » avide.
Paradoxes existentiels
Peine et cause perdues : le brasier final qui emporte la maison de Thomas Pollock s’accompagne de l’anéantissement de tous les calculs. Marthe demeure seule dans son deuil et tous ceux qui ont voulu obtenir, par la force ou la menace, ce qui relève de la grâce du don, sont frappés. Crée en 1914 par Jacques Copeau, L’Echange est une des pièces les plus jouées de l’œuvre théâtrale de Claudel. Xavier Lemaire met en scène sa seconde version, réécrite par son auteur pour Jean-Louis Barrault en 1951, « plus essentielle, plus charnelle, plus joueuse, plus théâtrale, bref, plus moderne ». Gregori Baquet, Isabelle Andréani, Gaëlle Billaut-Danno et Xavier Lemaire s’emparent, avec puissance et sensualité, de cette partition magnétique qui joue des paradoxes existentiels, moraux et amoureux, qui varie du profane au sacré et compose une incomparable traversée des émotions.
En portant à la scène Si c’est un homme, de [...]