« Strano » par Le Cirque Trottola, un quatuor tout en ambivalence, poignant, drôle et grave
Le Cirque Trottola cultive l’« étrange » [...]
Après le succès de Hen et de La (nouvelle) Ronde, Johanny Bert monte sur scène dans son nouveau spectacle : Le Spleen de l’ange. Une rêverie poétique sur la condition humaine présentée au Théâtre des Abbesses.
De quelle façon vos spectacles naissent-ils : d’une idée, d’une image, d’une envie… ?
Johanny Bert : Ils naissent d’une nécessité très intime qui est souvent une réaction à une chose que je vois dans la société. Mes spectacles ne sont pas autobiographiques. J’ai trop de pudeur pour parler de moi sur scène… Ils se construisent à partir d’inspirations qui s’ajoutent les unes aux autres : des films qui me marquent, des sujets sur lesquels je travaille… Par exemple, pour Le Spleen de l’ange, je suis parti d’un film de Wim Wenders que j’aime beaucoup, Les Ailes du désir. Il y a longtemps que je voulais reprendre, en l’actualisant, ce motif de l’ange qui erre sur terre. Je me suis donc demandé ce que ferait, aujourd’hui, un ange invisible dans notre monde contemporain.
Vous rompez ainsi avec les thématiques liées à la sexualité et au désir que vous exploriez dans vos précédents spectacles…
J.B.: Absolument, il s’agit pour moi d’une nouvelle recherche. À travers ce spectacle, j’ai eu envie de questionner la nature profonde de l’être humain. Cela, en interrogeant la fragilité de l’éphémère, en questionnant notre rapport à la vie grâce à l’objet marionnettique. Comme c’était le cas dans Hen, je suis présent sur scène. Le Spleen de l’ange est un spectacle contemplatif, un peu comme une rêverie philosophique, un spectacle sans texte dont les seuls mots sont chantés par le personnage.
Diriez-vous qu’il s’agit d’un spectacle de cabaret ?
J.B.: Pas du tout. Les chansons sont comme des moments d’introspection de la part de l’ange, qui est représenté par une marionnette que je manipule. La dimension vocale du spectacle n’est pas démonstrative. Elle crée une forme d’ailleurs.
Finalement, qui est cet ange qui erre sur terre ?
J.B.: C’est un être perdu et mélancolique qui n’a plus aucun contact avec le ciel. N’ayant plus de fonction, il se sent complètement inutile. Au début du spectacle, il décide d’essayer de devenir humain, acceptant pour cela de perdre son immortalité. Pour concevoir ce spectacle, j’ai travaillé avec toute une équipe de constructrices et constructeurs, avec des plasticiens, des musiciens… L’un des enjeux de l’écriture, qui est multiple, est vraiment de faire naître du sensible.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
à 20h. Tél. : 01 42 74 22 77. Durée : 1h10. www.theatredelaville-paris.com
Également le 7 novembre 2024 au Théâtre du Pays de Morlaix, du 13 au 15 novembre au Théâtre 71 - Malakoff Scène nationale dans le cadre du Festival Ovni.
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