Stéphane Varupenne monte « Le Suicidé » de Nicolaï Erdman
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Après l’avoir présentée à l’Odéon – Théâtre de l’Europe l’an dernier, Christiane Jatahy, artiste internationale associée au CENTQUATRE-PARIS, propose à nouveau sa version de Hamlet. Interprété par Clotilde Hesme, le Prince révolté est une femme d’aujourd’hui dans cette adaptation du texte de Shakespeare, qui une fois de plus mêle le théâtre et l’image.
On connaît le goût de Christiane Jatahy pour revisiter des classiques du théâtre. Après Tchekhov ou Strindberg, voici que la metteuse en scène brésilienne s’attaque au monument Shakespeare par la face Nord, soit sa pièce certainement la plus célèbre, Hamlet. Elle avait déjà en 2016 revisité Macbeth avec La forêt qui marche, une installation mobile qui s’écartait largement de l’œuvre princeps de l’auteur anglais. La même promesse préside à cette création, ne serait-ce que via sa distribution, puisque Hamlet sera incarné par Clotilde Hesme. Non pas dans une optique de travestissement mais parce que le fils du roi assassiné est bien une femme dans cette version. Une optique qui focalise les enjeux de la pièce sur le rapport à une société patriarcale, où les rôles de Gertrude (Servane Ducorps) et Ophélie (Isabel Abreu) occupent donc également une place centrale.
Retour vers le futur
En 1899, Sarah Bernhardt avait déjà été Hamlet au théâtre puis dans un court-métrage cinématographique. Mais c’est en femme d’aujourd’hui que Clotilde Hesme incarne le héros procrastinateur. Une héroïne, donc, qui se retourne sur son passé, dans lequel se sont arrêtées sa mère et son amoureuse, et qui les rejoint. Pour cela, comme à son habitude, Christiane Jatahy entremêle la vie au plateau et les images vidéo fabriquées en direct. Elle souhaite explorer à travers ce retour sur le passé notre capacité à changer le réel, à agir, et notamment à affronter les structures de pouvoir et les violences qu’elles exercent. La pièce de Shakespeare, raconte Christiane Jatahy, « est au pied de son lit » depuis qu’elle a commencé le théâtre. Elle trouve donc enfin sa place dans la démarche toujours singulière de l’artiste brésilienne, dans une version où « Elle, Hamlet, chante, danse, crie, explose ». Plutôt que traquer le fantôme du Père et s’interroger sur les paroles qu’il dispense, Hamlet, en femme de 50 ans que « le passé étendu pousse en avant », trouve enfin le chemin de l’action.
Eric Demey
du mercredi au samedi à 20h, dimanche à 16h. Tél : 01 53 35 50 00. Durée : 2h.
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