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Théâtre

Le Rêve d’un homme ridicule, au Théâtre de L’Aquarium

Le Rêve d’un homme ridicule, au Théâtre de L’Aquarium - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 juin 2007

Un prêcheur utopiste
Victor Gauthier-Martin reprend Le Rêve d’un homme ridicule, un spectacle créé en 2004, à la Comédie de Reims. Mêlant le texte de Dostoïevski à des contrepoints musicaux et vidéo, le metteur en scène a conçu une représentation composite vouée à nous plonger « dans l’univers d’un homme extra-lucide ».

« Ce qui compte : aime ton prochain comme toi-même, voilà ce qui compte – c’est tout, et il ne faut rien d’autre : tu trouveras tout de suite comment construire. Et pourtant, tout cela, ce n’est rien qu’une vieille vérité qu’on rabâche, qu’on a lue des billions de fois, mais, voilà, elle n’a pas pris racine ! » Un homme, butant sur un monde et une existence qu’il trouve insupportables, décide de se tirer une balle dans la tête. Mais — mouvement du hasard, signe du destin ou acte psychopathologique — au moment d’en finir avec ses jours, ce narrateur dostoïevskien s’endort et fait un rêve. Un rêve qui débouche sur une révélation prenant la forme d’une mission : « prêcher la renaissance et la vie par-delà l’ironie du destin des hommes ». Cette mission, le comédien Régis Royer l’investit à la façon d’un Martin Luther King du XXIème siècle, de manière concrète et politique, accompagné pour cela par le bassiste Dayan Korolic et les créations vidéo de Quentin Descourtis.

Un rêve comme une vérité oubliée

Soliloque voyant s’entrecroiser les performances de ces trois protagonistes scéniques, Le Rêve d’un homme ridicule imaginé par Victor Gauthier-Martin s’efforce de ne pas tomber dans le piège du manichéisme. « J’ai souhaité élaborer une représentation au sein de laquelle Dayan Korolic joue le rôle d’un contrepoint cynique, désacralisant par ses silences comme par son jeu instrumental les aspects parfois moralisateurs de cet orateur se situant entre Jésus et Ponce Pilate », explique le metteur en scène. « Car ce prédicateur est conscient que le mal existe, que l’on ne peut pas y échapper et, en même temps, il choisit de lutter d’une manière utopiste et pleine d’espoir : à travers le langage. Cette fonction citoyenne de la parole me touche particulièrement. C’est d’ailleurs à cet endroit précis que j’envisage le théâtre : comme un lieu au sein duquel on peut venir échanger et comprendre le monde dans lequel on vit. »

A propos de l'événement


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