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Avec cette nouvelle création, l’auteur et metteur en scène Samuel Gallet continue d’interroger notre devenir face à la catastrophe écologique. Fabulation onirique frictionnant avec le réel, le spectacle ambitieux met l’accent sur la transmission générationnelle sans convaincre autant que ses précédents.
Lauréat 2023 du Groupe des 20 théâtres en Île-de-France, Le pays innocent s’inscrit parfaitement dans la veine des précédentes créations du Collectif Eskandar fondé par Samuel Gallet. L’auteur et metteur en scène, hanté par la dévastation écologique et le catastrophisme ambiant, travaille, comme en témoignent ses précédents spectacles tels La bataille d’Eskandar, Visions d’Eskandar, La ville ouverte, sur l’imaginaire de notre avenir. Portée par cette intention qui fait la signature du Collectif, balançant entre réalisme et onirisme, cette nouvelle fable écologique s’intéresse au rapport que nous entretenons avec notre descendance. Habillé en spationaute par sa mère, qui croit en un univers parallèle, un monde « où tout renaîtrait » en forme d’âge d’or de l’humanité, un petit garçon est apprêté pour faire le grand saut dans ce pays légendaire que sa mère nomme le pays innocent. La fenêtre par laquelle sa mère va le faire passer est-elle celle par laquelle il va trépasser ou celle qui ouvre la porte d’un paradis perdu et reconquis ?
Une pièce chorale
L’affabulation de Samuel Gallet réactive de grands mythes fondateurs de nos imaginaires jusqu’au célèbre hymne de Woodstock « And we’ve got to get ourselves back to the garden » (« Nous devons retourner dans le jardin »). Mais la force poétique, sublime, de cette inspiration initiale qui sert de fil rouge à la fiction dramatique, dont les premiers moments soulèvent une formidable attente, se perd dans les méandres d’une intrigue compliquée. En cherchant à embrasser de grandes questions sociétales pour ancrer le récit dans le réel, telle celle complexe et douloureuse de l’infanticide, en abandonnant sans dénouement des interrogations porteuses de suspens, l’auteur laisse le spectateur sur sa faim. Un plateau nu, simplement habité par une contrebasse et une onde Martenot, côté cour, une fenêtre flanquée d’un rideau d’intérieur, côté jardin, plantent le décor initial d’une scénographie jouant autant sur le champ réaliste que symbolique. Impeccable, le jeu dans sa dimension chorale enchevêtre récits, dialogues, poèmes, fragments, créations musicales. Tantôt narrateurs, tantôt investis dans leur rôle respectif, les comédiens, en dialogue constant avec les musiciens, rendent avec conviction sa dimension épique au récit.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
Du lundi au vendredi à 20h, le samedi à 18h, le dimanche à 15h30. Tél : 01 48 13 70 00. À partir de 14 ans. Durée : 1h30.
Spectacle vu le samedi 17 janvier 2025 au Théâtre de Châtillon (92)
En tournée : Le 24 janvier 2025 au Centre culturel de la Courneuve à Houdremont (93), le 31 janvier 3025 au Théâtre des Bergeries, Noisy-le-Sec (93), le 20 février 2025 à l’Arc – Scène Nationale du Creusot (71), du 7 au 10 mai 2025 au Théâtre de la Joliette, Marseille (13), le 15 mai à la Scène nationale de Dieppe (76).
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