Ermitologie
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Comme désormais tous les ans, le Monaco Dance Forum offre, du 8 au 16 décembre, un programme de choix, comprenant de grandes compagnies contemporaines et néo-classiques.
En convoquant la surprise avec Oskara, qui réunit la compagnie basque Kukai Dantza et le chorégraphe de la Veronal Marcos Mauro, la rigueur de Noé de Thierry Malandain par le Ballet Biarritz, et les grands noms que sont Sidi Larbi Cherkaoui, Akram Khan et Russell Maliphant assemblés autour d’Aakash Odedra, un des meilleurs interprètes de danse Kathak, le festival dirigé par Jean-Christophe Maillot joue à la fois le dépaysement et la découverte. Si les pièces exceptionnelles de Dimitris Papaioannou (The Great Tamer) et Hofesh Shechter (Grand Finale) ont en commun une réflexion onirique et profonde aux lisières de la mort et de la vie, la compagnie Kukai Dantza et le Ballet Biarritz revisitent les mythes et les symboles qui nourrissent notre humanité. L’un des temps forts du Monaco Dance Forum sera la soirée En compagnie de Nijinsky qui réunit des créations de Jeroen Verbruggen, Johan Inger, Marco Goecke, et bien sûr Jean-Christophe Maillot pour les Ballets de Monte-Carlo avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Kazuki Yamada.
En compagnie de Nijinsky
L’histoire d’amour entre les Ballets russes de Diaghilev et Monte-Carlo ne date pas d’hier, puisque c’est dans la Principauté que s’était installée cette troupe d’avant-garde, à l’origine d’ailleurs des Ballets de Monte-Carlo. En 2009, les Ballets de Monte-Carlo avaient déjà célébré le centenaire des Ballets russes par des créations « étonnantes » pour rester fidèle au mot de Cocteau. La compagnie renoue aujourd’hui avec cet esprit festif et excitant en interprétant quatre ballets qui font écho à la figure mythique de Nijijnsky. Jean-Christophe Maillot ouvre le bal avec son Daphnis et Chloé. Sur la musique de Ravel, la chorégraphie donne corps aux premiers frissons du désir, à la juvénilité délicate des deux amants, dans un décor mouvant signé Ernest Pignon Ernest qui donne forme, par son dessin, à la rondeur d’une épaule, la souplesse d’un cou ou encore l’envol d’une main. De son côté, Marco Goecke revisite Le Spectre de la rose, se nourrissant du poème de Gautier pour rehausser son inspiration fantastique. Jeroen Verbruggen interroge la charge érotique du Prélude à l’après-midi d’un Faune et Johan Inger recrée le conte cruel de Petrouchka en le transposant dans le milieu de la mode tout en menant une réflexion sur un monde de consumérisme, où l’éloge des corps jeunes fait loi.
Agnès Izrine
Tél. : 00377 99 99 30 00 et Salle Garnier de l’Opéra de Monte-Carlo, Place du Casino, 98000 Monaco. Tél. : 00 377 98 06 28 28.