Le Misanthrope
©Crédit photo : Olivia Fryszowski.
Légende photo : Véronique Sacri dans le rôle de Célimène.
Crédit photo : Olivia Fryszowski.
Légende photo : Véronique Sacri dans le rôle de Célimène.
Publié le 10 janvier 2009
Sur fond de musique électro, Enrico di Giovanni met en scène Le Misanthrope « comme une peinture socioculturelle vivante » afin de montrer l’intemporalité des affres de l’atrabilaire amoureux.
Alceste aimerait ses semblables s’ils étaient aimables… Mais roués, mesquins, flagorneurs, bas et imbéciles, superficiels et médisants, ils n’ont aucune des vertus que ce parangon de misanthropie pose comme conditions de possibilité de ses attachements. Conditions théoriques s’il en est, car pratiquement, celle qui fait fondre le cœur de l’atrabilaire est une coquette qui se rit de l’héroïsme moral de son soupirant à l’éthique intégriste. Alceste est donc le jouet des paradoxes entre le cœur et la raison et puisque ces paradoxes sont sans âge, Enrico di Giovanni fait le pari de les moderniser en installant Célimène dans un loft contemporain et en faisant en sorte de rendre l’alexandrin audible aux oreilles d’aujourd’hui en cherchant avec les acteurs « le sens, la pensée au travers des mots ». Cette lecture enlevée d’une des plus grandes comédies classiques en fait résonner les échos « dans un monde toujours en pleine mutation où l’individu se cherche et cherche toujours sa place », selon les mots du metteur en scène.
Catherine Robert
Le Misanthrope ou l’atrabilaire amoureux, de Molière ; mise en scène d’Enrico di Giovanni. Du 8 janvier au 21 février 2009. Du mercredi au vendredi à 20h30 ; samedi à 17h et 21h ; dimanche à 15h. Matinées supplémentaires le 27 janvier et le 3 février à 18h. Théâtre Mouffetard, 73, rue Mouffetard, 75005 Paris. Réservations au 01 43 31 11 99.