Deuxième comédie-ballet de Molière, Le Mariage forcé fut écrit pour les plaisirs du plein air versaillais. Pierre Pradinas en enferme les effets dans une boîte noire pour mieux les concentrer.
Ayant amassé fortune et années à l’étranger, Sganarelle revient en France pour se marier. Il s’éprend de Dorimène, fille du seigneur Alcantor, qui est prête à convoler à condition de demeurer libre sous le joug. Sganarelle, qui a pris conseils auprès des philosophes et diseuses de bonne aventure, s’apprête à rompre le contrat mais finit par céder, le couteau sous la gorge, et se retrouve en même temps époux et cocu. Ecrite avec Lully pour les Plaisirs de l’Ile enchantée, cette pièce, définie par son auteur comme une « comédie-mascarade », se plait à railler l’institution maritale et venge toutes les filles contraintes d’offrir leur jeunesse à des barbons libidineux. Pierre Pradinas enferme comédiens-chanteurs dans une boîte noire symbolisant l’enfermement mental des personnages, l’étroitesse d’esprit d’une société garrottée par la bêtise de ses mœurs et les cauchemars du pauvre Sganarelle. Dom Farkas et Thierry Payen signent des musiques adaptées de la partition originale de Lully, participant ainsi, à l’instar de tous les membres de l’équipe artistique, à une relecture dynamique de cette œuvre.
Le Mariage forcé, de Molière ; mise en scène de Pierre Pradinas. Du 20 novembre 2008 au 8 janvier 2009. Relâches les 24, 25 et 31 décembre et le 1er janvier. Du mercredi au dimanche à 18h30. Studio-Théâtre, Galerie du Carrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli, 75001 Paris. Réservations au 01 44 58 98 58.