Jean-Louis Benoit met en scène Huis clos de Jean-Paul Sartre
« L’enfer, c’est les autres. » Jean-Louis [...]
Vincent Tavernier avec sa compagnie Les malins plaisirs et Le concert spirituel sous la houlette d’Hervé Niquet font revivre toute la richesse du genre de la comédie-ballet dans Le Malade imaginaire de Molière.
Pour la première fois depuis 1995, Le Malade imaginaire de Molière est donné dans son intégralité, tant pour le texte que pour la musique de Charpentier – qui a été rééditée par Catherine Cessac, avec le soutien du CMBV. La compagnie Les Malins Plaisirs, les danseurs de L’Éventail et les musiciens du Concert spirituel joignent leurs forces pour ressusciter le foisonnement originel d’une pièce créée pendant le Carnaval de 1673, sans avoir besoin d’œillades appuyées à notre époque pour restituer son intemporelle actualité. Dans le décor de panneaux mobiles déplacés à vue, dessiné par Claire Niquet, Vincent Tavernier réactive l’opposition entre la claustration hypocondriaque d’Argan et la rumeur festive de la ville en toile de fond, dans l’esprit de la fluidité dramaturgique de l’ouvrage. Conçus par Erick Plaza-Cochet, les costumes prolongent cette dialectique, entre la sobriété du logis du souffreteux et la fantaisie colorée des numéros musicaux. Disciple de Francine Lancelot, Marie-Geneviève Massé revisite les codes de la danse baroque, qui s’appuie sur le dynamisme gestuel de la jambe et du pied.
Alchimie comique
Le croisement des genres, à l’exemple de l’intermède de Polichinelle ou encore dans la parodie médicale finale, nourrit une veine satirique qui ne recherche pas d’emphase décalée. Cette lisibilité du jeu se retrouve dans la déclamation des comédiens des Malins plaisirs, s’attachant à la caractérisation quasi archétypale des personnages et des situations, entre l’obstination bougonne de l’Argan de Pierre-Guy Cluzeau, la fraîcheur malicieuse et astucieuse de la Toinette campée par Marie Loisiel, la noble candeur de Juliette Malfray en Angélique et les calculs de la Béline de Jeanne Bonenfant. Les seconds rôles ne sont pas en reste, avec la vigueur ratiocinante du Béralde de Laurent Prévôt ; Quentin-Maya Boyé et Benoît Dallongeville forment un truculent duo père-fils Diafoirus, quand Nicolas Rivals fait tonner l’aplomb de Purgon. Le sel comique se révèle contagieux jusque dans les pupitres – instrumentaux et vocaux – du Concert spirituel, à l’exemple des effets percussifs ludiques de Laurent Sauron, avec la bénédiction d’Hervé Niquet, qui n’oublie pas une inspiration mélodique déliée témoignant d’une assimilation originale par Charpentier des canons italiens. Une recréation vivante, où théâtre et musique font symbiose, qui a peut-être pour seul inconvénient sa relative longueur.
Gilles Charlassier
les 4 et 5 mars 2022 au Grand Théâtre, Angers ; du 18 au 20 mars 2022 à l'Opéra de Reims ; les 7 et 8 avril 2022 à l'Atelier lyrique de Tourcoing ; les 18 et 19 juin 2022 à l'Opéra Grand Avignon. Spectacle vu à l’Opéra de Massy. Durée : 3h55 entracte inclus. www.lesmalinsplaisirs.com
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Avec Benjamin Jungers dans le rôle-titre et [...]