Another Place et un Boléro, chorégraphie Mats Ek
Chorégraphe majeur du XXe siècle, Mats Ek [...]
Danse - Entretien / Mathilde Monnier
Evénement foisonnant initié par Mathilde Monnier à son arrivée à la tête du CND, Camping est aujourd’hui internationalement reconnu, accueille des publics toujours plus nombreux et s’étend bien au-delà de Pantin. Nous l’avons rencontrée pour cette 5ème édition qui sera aussi sa dernière.
Vous accueillez pour cette 5ème édition 800 campeurs. Qui sont-ils ?
Mathilde Monnier : Pour une part ils sont des étudiants danseurs de 30 écoles et universités internationales, pour une autre part ils sont des artistes indépendants. Ce mélange fait la particularité de notre manifestation. Créer ce lien, cette relation intergénérationnelle entre de futurs artistes et des artistes confirmés est pour nous extrêmement important.
Que leur proposez-vous ?
M. M. : Beaucoup de choses ! Les campeurs viennent vivre une expérience. Ils rencontrent énormément de monde et cela opère chez eux une sorte de déplacement. Après avoir passé toute l’année dans leur école, y avoir trouvé leur place, ils se retrouvent dans une espèce de bouillonnement. Le programme est très intense. Le matin il y a une sorte de troc pédagogique où les écoles s’enseignent entre elles. L’après-midi, ils choisissent un workshop avec des artistes venus du monde entier. Nous leur proposons aussi des spectacles, des colloques etc. Un moment important pour eux est le Marathon des écoles pendant lequel ils se présentent avec leur établissement au public.
« Camping est pour moi l’événement le plus emblématique de mes deux mandats. »
Outre les campeurs, le public est aussi invité.
M. M. : Oui, mélanger public et danseurs est aussi très important pour nous. Le public circule dans le CND tout au long de la manifestation. Il peut bien sûr d’abord assister aux spectacles. Côté répertoire, nous accueillons cette année Daniel Larrieu qui remonte deux pièces. Mais nous programmons également des créations et des premières françaises, de jeunes artistes ou de plus confirmés tel Daniel Linehan. Pour cette édition, le Brésil est un peu au cœur de nos réflexions à cause de ce qui s’y passe actuellement. Nous avons donc invité Fernanda Silva et Sonia Sobral, deux performeuses brésiliennes, activistes et féministes. Outre les spectacles, les gens viennent en nombre au Marathon des écoles, aux cours pour amateurs, assister aux ouvertures publiques de deux workshops. Et puis il y a Camping kids qui a toujours beaucoup de succès.
Comment abordez-vous cette édition qui sera pour vous la dernière ?
M. M. : C’est un moment très émouvant. Camping est pour moi l’événement le plus emblématique de mes deux mandats. J’aime beaucoup qu’il soit une période où le CND ne nous appartient plus, où les artistes se le réapproprient. Cela correspond à ce que je voulais faire de ce lieu, un lieu offert à la profession, vivant. Je suis également heureuse que cette manifestation ait pris une telle envergure internationale. Si elle a bien sûr aussi lieu à Lyon, il y aura pour la première fois un Camping à Taipei au mois de novembre. Enfin, je pense que Catherine Tsekenis la maintiendra et la savoir pérenne est important pour moi.
Propos recueillis par Delphine Baffour
Tél. 01 41 83 98 98. www.cnd.fr.
Chorégraphe majeur du XXe siècle, Mats Ek [...]