La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Entretien / Michaël Levinas

le chant, au-delà du son

le chant, au-delà du son - Critique sortie Classique / Opéra Lyon
Le compositeur Michaël Levinas.

LYON / BIENNALE MUSIQUES EN SCENE
Entretien Michaël Levinas

Publié le 23 février 2018 - N° 263

Compositeur invité de la Biennale Musiques en Scène, qui se tient du 27 février au 21 mars dans le Grand Lyon, Michaël Levinas y présente une création pour orchestre (les 2 et 3 mars) et un parcours à travers son œuvre, qui explore depuis plus de quarante ans les cheminements du son et de l’harmonie.

Votre nouvelle œuvre, composée pour l’Orchestre national de Lyon, s’intitule Psaume. Pourquoi donner ce titre à une œuvre purement orchestrale ?

Michaël Levinas : Les figures, les cantilations de l’œuvre sont inspirées par un poème de Paul Celan lui-même intitulé Psalm. Cette nouvelle s’inscrit dans le prolongement de ma Passion selon Marc – une Passion après Auschwitz, qui s’achève sur deux poèmes de Celan. Composer cette Passion a été pour moi une expérience unique et on retrouve clairement dans Psaume un domaine d’inspiration métaphysique. Elle croise le souvenir d’une pièce vocale que j’avais composée à partir d’un chant yiddish – une figure mélodique très spécifique qui a d’ailleurs inspiré à Mahler l’un des thèmes de sa Première Symphonie.

Il s’agit donc d’un chant pour orchestre…

M. L. : Oui, avec un rôle important dévolu aux quatre harpes, qui sont accordées de façon très particulière, avec des vibrations harmoniques dans l’extrême grave et le médium qui vont porter la mélodie. L’œuvre porte également un sous-titre, In memoriam Frescobaldi, qui renvoie au travail d’ornementation, frappant chez ce compositeur du premier baroque italien. Dans Psaume, l’orchestre vient ornementer, par un glissement de résonances, le jeu polyphonique de la harpe.

« La question du chant harmonisé est très présente dans ma musique. »

Peut-on dire que Psaume se tient dans la continuité de vos opéras récents, La Métamorphose et Le Petit Prince ?

M. L. : La question du chant harmonisé est très présente dans ma musique, qui est le plus souvent conduite par des grilles harmoniques. Dans Le Petit Prince, un continuo, au sens baroque du terme, porte la mélodie ; ce continuo reprend lui-même l’écriture du prélude des Désinences [pour piano et clavier, pièce donnée le 15 mars au Théâtre de la Renaissance]. Donc oui, il y a une continuité, qui tient à ma réflexion sur le système tonal, qui doit être dépassé par le travail sur le timbre, sur la temporalité.

Votre première œuvre lyrique, La Conférence des oiseaux, sera donnée en mars et avril dans divers théâtres. Quel regard portez-vous sur cet opus aujourd’hui ?

M. L. : Je suis devenu compositeur lyrique malgré moi. La forme de cet opéra révèle son origine radiophonique : il s’agissait de changer la notion de lieu théâtral, jouer sur la métamorphose de l’espace, créer un espace utopique en utilisant des techniques venant du mixage. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a de la musique dans le livret de Jean-Claude Carrière.

 

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun

A propos de l'événement

BIENNALE MUSIQUES EN SCENE
du mardi 27 février 2018 au mercredi 21 mars 2018


site : www.bmes-lyon.fr

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