Trois personnages et trois acteurs pour « un sale rêve » en forme de procès : Jean-Michel Rabeux explore le limon des fantasmes et des interdits de l’espèce humaine et fouaille ses blessures tragiques.
La mère d’abord, « abîmée par le temps, jetée comme un déchet sur un trottoir » ; la fille, ensuite, prise entre crainte et désir des interdits absolus ; celui qui questionne et torture, enfin, et figure l’ordre tentant de maintenir ses effets. Trois comédiens pour incarner ces personnages qui se débattent entre « matricide, infanticide, inceste et autre dévoration » : la sublime Claude Degliame, la jeune Vimala Pons à « l’âme osée » et Eugène Durif pour mettre en paradoxe la dureté du juge de ce procès. Adepte d’un théâtre qui ose faire tenir ensemble dévoilement et mystère, rétif à la facilité du mensonge et jouant de la pudeur et de l’élégance du masque et du jeu, Jean-Michel Rabeux interroge autant les mots que la condition humaine pour tâcher d’en explorer l’infinie complexité et la tragédie continuée.
Le Cauchemar, texte et mise en scène de Jean-Michel Rabeux. Du 17 septembre au 17 octobre 2009 à 19h30 ; dimanche à 15h30 ; relâche le lundi. Théâtre de la Bastille, 76, rue de la Roquette, 75011 Paris. Réservations au 01 43 57 42 14.