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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Théâtre - Gros Plan

Festival Les Singulier·e·s

Festival Les Singulier·e·s - Critique sortie Théâtre Paris Le CENTQUATRE-PARIS
© Anaïs Baseilhac Chers de Kaori Ito

LE CENTQUATRE-PARIS / Festival

Publié le 17 décembre 2021 - N° 295

Rendez-vous des formes hybrides, inclassables, le festival Les Singulier·e·s revient au 104 avec une galerie d’étonnants portraits et autoportraits. Au carrefour de nombreuses disciplines, s’y forment des identités atypiques, pour beaucoup féminines.

Ils, et surtout elles sont livreurs Uber, mères au foyer qui aiment à exprimer leur épanouissement domestique sur les réseaux sociaux, ou encore patients anonymes d’hôpitaux psychiatriques. Incarnées, racontées, dessinées, évoquées par le geste ou par la musique, les nombreuses personnes que mettent à l’honneur les artistes programmés au 104 dans le cadre de la 6ème édition du festival Les Singulier·e·s sont souvent éloignées du milieu du spectacle vivant. Certaines ne correspondent à aucun profil réel : elles et ils sont entièrement faits de l’étoffe du rêve, de l’imaginaire. Du 18 janvier au 26 février 2022, 19 propositions nous mènent à la rencontre de personnalités et d’esthétiques très différentes, mais toujours à la croisée de plusieurs disciplines. La galerie de portraits et d’autoportraits s’ouvre ainsi avec une forme qui tient autant de l’exposition que de la performance : Uber Life, où Tassiana Aït Tahar explore le quotidien des jeunes qui pratiquent le même travail qu’elle, celui de livreur. Les rencontres se terminent dans Le périmètre de Denver de Vimala Pons, où cirque, théâtre et performance mènent l’artiste au plus profond de l’espace d’incertitude créé par le mensonge.

Delphine, Carole, Jacqueline et les autres

Entre ces deux rendez-vous où le réel côtoie la fiction, Les Singulier·e·s nous font arpenter bien des territoires de la création, qui touchent à de nombreux sujets. Avec 40 ans, 70 kg, Éléa-Jeanne Schmitter mêle par exemple photographie et performance pour dire les normes, les injonctions qui pèsent sur le corps féminin. Dans Chers, la chorégraphe Kaori Ito noue un dialogue avec des proches défunts et fait appel à la culture japonaise pour interroger le tabou qui entoure la mort en Occident. Delphine et Carole de et avec Marie Rémond et Caroline Arrouas rendent hommage à deux femmes importantes dans l’évolution des représentations féminines sur le grand écran : la réalisatrice Carole Roussopoulos et l’actrice Delphine Seyrig. [ƷAKLIN] Jacqueline – Écrits d’art brut d’Olivier Martin-Salvan met à l’honneur d’autres voix que l’on entend peu, des artistes dit « bruts », patients anonymes de l’hôpital Sainte-Anne à Paris. On retrouve ce comédien dans une mise en scène de Clédat & Petitpierre, Panique !, où il incarne un faune aussi inquiétant que fascinant. Les Singulier·e·s ne craignent pas de s’aventurer parfois en dehors de l’humain.

Anaïs Heluin

A propos de l'événement

Festival Les Singulier·e·s
du mardi 18 janvier 2022 au samedi 26 février 2022
Le CENTQUATRE-PARIS
5 rue Curial, 75019 Paris

Tel : 01 53 35 50 00.

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