Frédéric Flamand poursuit son parcours chorégraphique entre danse, architecture et vidéo.
« …Pour bien voir la terre, il faut la regarder d’un peu plus loin » écrivait Italo Calvino dans Le Baron perché ou l’histoire d’un indocile enfant qui s’affranchit de l’autorité paternelle en se réfugiant dans les arbres et vécut en observant le monde depuis sa distante retraite. Devinant que cette vision de la réalité, à la fois panoramique et fragmentée, préfigure la condition de l’homme moderne, le chorégraphe Frédéric Flamand a puisé dans l’œuvre de Calvino la matière d’une réflexion sur les mutations de la perception, sur l’ambiguïté du désir de transparence, ainsi que sur le statut du corps troublé par les évolutions technologiques. Cernés par l’installation scénographique d’Ai Weiwei, architecte-plasticien majeur de la scène artistique chinoise, les danseurs du Ballet national de Marseille évoluent sous contrôle de micros et caméras de télésurveillance, tentant de frayer entre virtuel et réel. Avec La Vérité 25X par seconde, Frédéric Flamand met en scène les contradictions de la modernité et détourne à sa façon la définition du cinéma selon Godard, c’est-à-dire « la vérité 24 images par seconde ».
La Vérité 25X par seconde, chorégraphie de Frédéric Flamand, scénographie d’Ai Weiwei, du du 1er au 3 avril 2010, à 20h30, au Théâtre national de Chaillot, place du Trocadéro, 75016 Paris.
Rens. 01 53 65 30 00 et www.theatre-chaillot.fr.