Le Festival Théâtre en mai, une édition 2023 hors cadres et sans frontières
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Puisant dans l’ouvrage où Karelle Ménine dialogue avec Jack Ralite, Christian Gonon traverse cinquante ans de vie politique culturelle française. Générosité, fraternité, intelligence et résistance.
Contre les « retards d’avenir » dont il dénonçait le risque, Jack Ralite ne se posait ni en optimiste béat ni en passéiste frileux. Convaincu que le « nous » est toujours plus fort que le « je », il agissait et poussait à l’action, en affirmant la nécessité du risque à prendre, des mains à tendre et des aventures à tenter. Contre la déploration effarouchée, contre les conservateurs réticents au partage, contre ceux qui préfèrent ne rien faire plutôt que de prendre le risque de l’échec ou du sarcasme, demeure la conviction profonde d’une nécessité évidente : « renoncer au renoncement ». Les combats de Jack Ralite sont loin d’être terminés et sa disparition ne saurait les rendre obsolètes. Voilà pourquoi Christian Gonon fait œuvre de service public en disant, sur scène, les souvenirs, textes et discours issus du palpitant ouvrage dans lequel Karelle Ménine dialogue avec l’homme politique ami des artistes, admirateur des poètes, spectateur assidu, toujours curieux et souvent ému, et fervent militant de cet « élitaire pour tous » que revendiquait son « frère » Antoine Vitez.
Un spectacle bourdonnant d’essentiel
Ministre, député, sénateur, maire d’Aubervilliers, initiateur des États généraux de la culture, Jack Ralite était, comme le dit si bien Karelle Ménine, « un homme incorruptible qui a consacré toute sa vie à la politique non par goût du pouvoir mais par conviction que là où le politique travaille avec intelligence, l’humanité respire mieux. » Avec pour fil rouge une « Lettre au président de la République française » déroulée de François Mitterrand à Emmanuel Macron, Christian Gonon « rend compte de la longévité et de la persévérance de cet homme politique d’envergure qui œuvra sa vie durant à défendre une culture, ferment de la cohésion sociale ». Il rend un hommage vibrant à celui qui passa sa vie et ses discours à en faire autant, de Robespierre à Marc Bloch, de Stendhal à Vilar, des écrivains aux comédiens, des penseurs bâtisseurs de ponts aux poètes lanceurs d’alertes. Une exception politique au service de l’exception culturelle, homme d’engagement allergique aux coteries, étrangers à « ceux qui se déclarent satisfaits parce qu’ils pactisent », comme disait René Char, un camarade rouge tendre, comme dit Yves Jeuland : son héritage n’est pas un testament mais un appel à continuer le combat. Il faut aller écouter Christian Gonon.
Catherine Robert
à 18h30. Relâches lundi et mardi. Tél. : 01 44 58 98 58.
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