La Peau d’Elisa et Cyrano de Bergerac

L’amour est le seul viatique efficace contre les meurtrissures du temps. Pour demeurer vivante et ne pas s’effondrer de rides en plis, Elisa se souvient de toutes les passions qui l’ont émue, les siennes comme celles des autres. Sorte de Shéhérazade au bord de la crise de nerfs, elle répète les baisers et le souvenir des caresses qui tendent la peau et consolent des outrages. Laurence Pollet-Villard navigue dans les méandres du discours amoureux, guidée par la mise en scène de Véronique Kapoïan. Capes et épées, cadets de Gascogne et tartelettes amandines, musique et combats : Jean-Philippe Daguerre met en scène Cyrano de Bergerac, et son « souffle romantique presque grandiloquent ». Mêlant le violon de Petr Ruzicka aux vers de Rostand, il invente un Cyrano musicien, « l’archet de l’un étant comme l’épée de l’autre », pour une version trépidante et poétique de ce chef-d’œuvre d’émotion.

Catherine Robert