La Pensée, la Poésie et le Politique (Dialogue avec Jack Ralite) : générosité, fraternité, intelligence et résistance
Puisant dans l’ouvrage où Karelle Ménine [...]
Joris Mathieu et Nicolas Boudier dévoilent le premier épisode de leur cycle sur les utopies contemporaines. Dans La Germination, trois comédiens réfléchissent ensemble à l’avenir de nos sociétés, et embarquent leur public dans une épopée numérique percutante. Car ici, le spectacle se regarde avec une paire de lunette de réalité augmentée sur le nez.
« C’est la première fois que j’assiste à un spectacle comme ça » entend-on dans la queue. En fait, cela fait quinze ans que Joris Mathieu et Nicolas Boudier travaillent avec la technologie. Mais ce projet-là est ambitieux. Trois cycles de spectacles sont prévus jusqu’en 2025, et La Germination en est le premier épisode. Au fil des récits se déploieront des « utopies contemporaines ». Comme on nous l’indique au début de la pièce, les 80 spectateurs sont ici « pour essayer de penser autrement ». Dans un monde incertain où l’immobilisme semble être la règle, la pièce invite à envisager le monde par d’autres formes d’organisations. Et cela commence, dans l’épisode 1, par faire germer de nouvelles idées. Nous voilà donc enfermés dans une serre avec trois comédiens (Philippe Chareyron, Vincent Hermano et Marion Talotti). Lunettes sur le nez, nous embarquons dans une épopée théâtrale car, c’est important de le noter, c’est avant tout une pièce de théâtre qui est proposée, simplement « augmentée » par le port des lunettes. Si l’on peut être frileux à l’idée de perturber l’essence de la mise en scène, l’expérience vaut le détour. N’ayez crainte : la scène est toujours à portée de vue.
Une réflexion collective sur l’avenir du monde
Meta, McDonald’s, sondages et études scientifiques sont autant de témoins de notre époque utilisés pour faire le pont entre le réel et la fiction. Au fil de la pièce, l’horloge de l’Apocalypse créée en 1947 déploie son compte à rebours. Tandis que le numérique nous emmène dans des territoires inexplorés, les comédiens entament leurs réflexions sur trois chemins possibles. S’ils peuvent paraître irréels, voire improbables, laissez décanter et repensez-y quelques jours plus tard : effets garantis. Sam, Savoy et Nadeau exposent chacun leur vision des choses. Quand l’un défend un modèle transhumaniste, qui mise sur la fusion de l’homme avec les technologies, l’autre prône plutôt une vision cosmopolitiste, qui s’appuie sur un nouveau partage des ressources, au-delà des frontières actuelles. Nadeau, elle, discute un modèle animaliste de la société, où l’humain survivra en créant de nouvelles relations avec le vivant. Ne vous attendez pas à une conclusion : elle réside dans l’idée qu’une infinité de choix est encore à prendre. Les spectateurs sont invités à répondre à des questions tout au long de la pièce. Pour : faites un pouce en l’air, contre : levez le poing. En invitant le public à se positionner, la pièce oblige à la confrontation avec ses propres convictions. Là où on pourrait s’attendre à une morale finale désagréable s’engage plutôt une réflexion au long cours. Pari gagné : de nouvelles idées ont germé.
Louise Chevillard
à 20h, 20h30 le 10. Tel : 04 72 53 15 15. billetterie@tng-lyon.fr Durée : 2h. Spectacle vu au Lux à Valence.
Puisant dans l’ouvrage où Karelle Ménine [...]
Cette souffrance que la psychiatrie nomme [...]