La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Critique

Marie-Claude Pietragalla continue son solo « La Femme qui danse » à Chelles

Marie-Claude Pietragalla continue son solo « La Femme qui danse » à Chelles - Critique sortie Danse Chelles Théâtre de Chelles
Marie-Claude Pietragalla est la Femme qui danse © Pascal Elliott

Critique / Théâtre de Chelles / Dans le cadre du Festival Solo

Publié le 5 janvier 2022 - N° 295

Dans La Femme qui danse, Marie-Claude Pietragalla revient sur son parcours de danseuse à l’Opéra de Paris, puis dans sa propre compagnie, le Théâtre du Corps. Une introspection singulière entre stand up et danse, guidée par les textes de l’ancienne danseuse étoile, et par une présence inégalable au plateau. Saisissant.

40 ans de scènes, de rôles et de répétitions sont derrière elle. La « femme qui danse » : c’est ainsi que Marie-Claude Pietragalla se présente. Seule en scène, pieds nus, toute de noir vêtue, l’ancienne danseuse étoile énonce : « Je suis un animal mimant, je suis un animal dansant, un être incarné et désincarné qui évolue au gré d’un rythme intérieur… » Tandis qu’elle poursuit son monologue, il est plaisant d’identifier des extraits musicaux du Lac des Cygnes, que celle que l’on surnomme Pietra interprète pour la première fois en 1983, ou du Sacre du Printemps, qui lui donne l’envie furieuse de danser toute sa vie, lorsqu’elle le voit pour la première fois à 8 ans. Portée par un dispositif lumineux encombrant mais dynamique, la danseuse donne à voir un corps vibrant, technique, riche des rôles qu’il a accueillis, dont l’héritage est perceptible. Pietragalla nous plonge dans ses pensées et nous invite à nous joindre à une discussion à laquelle nous n’imaginions pas participer. « Vous avez compris ? » vérifie-t-elle après avoir expliqué le principe de l’en-dehors, et de l’énergie du mouvement. Plus qu’une narration, c’est une leçon de danse, de sa danse, qui nous est donnée à voir.

Une carrière historique ponctuée de rencontres

Pina Bausch, Roland Petit, Carolyn Carlson, George Balanchine, Jiří Kylián… lorsqu’elle raconte son histoire, Marie-Claude Pietragalla n’oublie pas ceux qui l’ont traversée avec elle. Parmi eux, une figure, une légende, sa légende, Rudolf Noureev. Avec passion, elle en livre l’enseignement, les colères des répétitions, l’admiration de l’homme qui lui a surtout transmis l’exigence de la danse. Un moment de partage qu’elle dédie finalement à celui qui, à la fin de Don Quichotte en 1990, la nomme danseuse étoile : Patrick Dupond, décédé en mars dernier. « Je suis née une deuxième fois » indique-t-elle en évoquant ce moment qui a déterminé « la femme qui danse ». Tous ces moments d’histoire, qui ont marqué la danse malgré elle, Marie-Claude Pietragalla les raconte avec un brin d’humour et de nostalgie, mais surtout avec une grande humilité. Forte d’un parcours virtuose, ce qu’elle en retient est bien plus essentiel : la rigueur, la détermination et l’héritage. Elle nous montre qu’après 40 ans de carrière, les remises en question sont permanentes. Est-elle danseuse ou chorégraphe ? Style classique ou contemporain ? Danseuse ou comédienne ? À cela, Marie-Claude Pietragalla répond inlassablement « Je suis une femme qui danse ». Une pièce dédiée à ceux qui, de près ou de loin, affectionnent la danse.

Louise Chevillard

A propos de l'événement

La Femme qui danse,
du samedi 15 janvier 2022 au samedi 15 janvier 2022
Théâtre de Chelles
PLACE DES MARTYRS DE CHÂTEAUBRIANT 77500 CHELLES

à 20h30. Tél. Réservations : 01 64 210 21. Durée : 1h15.

Itinéraire :
12 MIN DE TRAJET DEPUIS GARE DE L'EST : TRANSILIEN (LIGNE P), DIRECTION GARE DE MEAUX, ARRÊT GARE DE CHELLES GOURNAY RER E, ARRÊT GARE DE CHELLES GOURNAY0WWW.THEATREDECHELLES.FR
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