La Promesse de l’aube de Romain Gary, adaptation et lecture de Stéphane Freiss
Sur la scène du théâtre de l’Atelier, [...]
Pour sa nouvelle mise en scène, Galin Stoev donne vie aux jeux d’amour et de pouvoir de La Double Inconstance. Une création servie par sept comédiennes et comédiens exemplaires, qui nous placent au cœur d’une spirale de la manipulation.
« Si l’on muséifie une pièce, déclare Galin Stoev, on perd la notion vitale de l’art théâtral, lié au moment présent, lorsque tout se joue ici et maintenant. » Huit ans après la remarquable version du Jeu de l’amour et du hasard qu’il a créée, en 2011, avec la troupe de la Comédie Française, l’actuel directeur du Centre dramatique national Toulouse Occitanie fait de nouveau souffler un vent d’évidence et d’authenticité sur le théâtre de Marivaux. Un vent qui permet à La Double Inconstance, sans rien sacrifier à la grâce stylistique faisant la grandeur de cette écriture, d’apparaître aujourd’hui pleinement vivante. Dans cette pièce, jouée pour la première fois en 1723, un prince épris d’une jeune paysanne prénommée Silvia fait tout ce qui est en son pouvoir pour briser la relation amoureuse qui unit cette dernière à Arlequin, un garçon de son village. Cernés, trompés, manipulés par l’entourage du souverain, les deux fiancés sont peu à peu amenés à désavouer les promesses de mariage qui les destinaient l’un à l’autre.
Quand un prince jette son dévolu sur une paysanne
C’est dans un univers scénographique hybride (signé Alban Ho van) que cette création plonge les protagonistes de La Double Inconstance. Un univers qui associe l’atmosphère bucolique d’une rotonde en verre installée au centre du plateau à l’atmosphère technologique d’un palais converti en salle de télésurveillance des années 1980. Car, sans le savoir, Silvia et Arlequin sont placés sous un champ de micros et de caméras, ainsi transformés en véritables animaux de laboratoire. Intelligente, subtile, cruelle sans être féroce, la création de Galin Stoev installe la précision et l’équilibre d’une comédie acerbe au sein de laquelle l’art de l’acteur se déploie de façon exemplaire. Léo Bahon, Maud Gripon, Eddy Letexier, Thibaut Prigent, Mélodie Richard, Clémentine Verdier et Thibault Vinçon incarnent magnifiquement les manigances et les faux-semblants imaginés par Marivaux. Ils font rejaillir toute la vérité, toute la puissance contemporaine de cette réflexion sur les assujettissements de classe et les sinuosités de l’amour.
Manuel Piolat Soleymat
Les mardis, vendredis et samedis à 20h30 ; les mercredis et jeudis à 19h30 ; les dimanches à 16h. Durée de la représentation : 2h05. Tél. : 05 34 45 05 05. www.theatre-cite.com
Egalement les 28 et 29 novembre 2019 au TMS – Scène nationale archipel de Thau, les 5 et 6 décembre au Quart - Scène nationale de Brest, les 12 et 13 décembre au Parvis - Scène nationale Tarbes-Pyrénées, du 28 au 30 avril 2020 à la Comédie de Reims, du 12 mai au 6 juin au Théâtre national de l’Odéon.
Sur la scène du théâtre de l’Atelier, [...]