Stallone d’après Emmanuèle Bernheim, mise en scène de Fabien Gorgeart
Dans une mise en scène de Fabien Gorgeart, la [...]
La Cerisaie d’Anton Tchekhov, mise en scène par Tiago Rodrigues, avec Isabelle Huppert dans le rôle de Lioubov : une affiche qui avait tout pour faire rêver. Créée en juillet dernier au Festival d’Avignon, cette proposition en manque d’intime n’a pourtant pas été le choc espéré. Elle est aujourd’hui reprise au Théâtre national de l’Odéon.
C’était l’été dernier. La 75ème édition du Festival d’Avignon n’a pas encore ouvert ses portes. Tous les regards, tous les désirs pointent néanmoins déjà vers un même rendez-vous : Isabelle Huppert jouant Tchekhov dans la Cour d’honneur du Palais des papes, en ouverture du festival, au sein d’une mise en scène de Tiago Rodrigues. Le directeur artistique du Teatro Nacional Dona Maria II de Lisbonne avait par le passé enthousiasmé la Cité des papes avec une adaptation renversante, incandescente, hypnotique d’Antoine et Cléopâtre de William Shakespeare* en 2016, ainsi qu’avec le bouleversant Sopro** en 2017, réflexion en actes sur la magie du théâtre. Le lundi 5 juillet 2021, quelques heures avant la première représentation de La Cerisaie, la ministre de la Culture ajoute encore davantage de prestige à l’événement en annonçant que l’homme de théâtre portugais (né en 1977) sera le prochain directeur du Festival d’Avignon, à la suite d’Olivier Py. L’attente devient alors plus que forte. Mais le spectacle créé dans la Cour d’honneur ne tient pas ses promesses.
D’un monde à l’autre
La troupe réunie autour d’Isabelle Huppert n’a toutefois pas à rougir. Composée de onze comédiens (Isabel Abreu, Tom Adjibi, Nadim Ahmed, Suzanne Aubert, Marcel Bozonnet, Océane Caïraty, Alex Descas, Adama Diop, David Geselson, Grégoire Monsaingeon, Alison Valence) et de deux musiciens (Manuela Azevedo, Hélder Gonçalves), cette représentation prouve alors, s’il était besoin, qu’une somme de bons interprètes, même aux côtés d’une actrice de la stature de la star, n’est pas un gage de réussite. Car à Avignon, il manquait de l’intériorité, de l’âme, de l’intime à cette vision déréalisée de la pièce de Tchekhov. Les personnages de cette comédie mélancolique n’engendraient ni saisissement ni émotion. Ils illustraient, certes clairement, mais sans grande force, les ébranlements d’un système social, la fin d’une époque, la naissance d’une société nouvelle. La mise en scène de Tiago Rodrigues, cherchant à dépasser « la polyphonie complexe et élaborée » de La Cerisaie, n’augmentait en rien l’intensité du texte. Elle en réduisait au contraire la richesse. Présentée depuis au Teatro di Napoli – Teatro Nazionale et au Teatro Nacional Dona Maria II, cette proposition aura peut-être été retravaillée. Espérons qu’elle ait gagné en hauteur et en profondeur humaines.
Manuel Piolat Soleymat
* La Terrasse n°246, septembre 2016.
** La Terrasse n°286, septembre 2017
Du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h. Relâche le 9 janvier. Durée de la représentation : 2h30. Spectacle vu le 14 juillet 2021 au Festival d’Avignon. Tél. : 01 44 85 40 40. www.theatre-odeon.eu
Egalement du 26 au 27 février au Théâtre de Liège, du 10 au 19 mars à la Comédie de Genève, du 3 au 5 juin à La Comédie de Clermont-Ferrand, du 3 au 16 septembre au Théâtre National Populaire à Villeurbanne, du 23 au 25 septembre à La Coursive à La Rochelle.
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