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La Biennale d’Art Flamenco 2024 s’installe à Chaillot

La Biennale d’Art Flamenco 2024 s’installe à Chaillot - Critique sortie Danse Paris Chaillot Théâtre national de la Danse / CND
Crédit : José Miguel Pereñiguez Andrés Marin dans Recto y Solo

Chaillot théâtre national de la Danse / Festival

Publié le 19 janvier 2024 - N° 318

La Biennale d’Art Flamenco s’installe à Chaillot avec quatre monstres sacrés du duende au programme.

Vitrine du flamenco d’aujourd’hui dans toute sa diversité imaginative, la Biennale d’Art Flamenco a pour particularité de passer commande aux plus grands artistes actuels pour des spectacles hors-norme. C’est le cas de l’insolite Recto y Solo d’Andrés Marin présenté à Chaillot en Première mondiale. Cette création revisite les règles édictées dans le Décalogue de Vicente Escudero, partenaire de la Argentina et grand réformateur de la danse masculine andalouse. Avec son corps en lame de couteau, ses extrémités fines, son impatiente violence, Andrés Marin livre une danse acérée, exigeante et sans concession. Loin de tous les clichés et de toutes les évidences Marin sait faire apparaître l’esthétique à la fois sombre et presque minimale d’un flamenco des origines, incandescent, à la sensualité obscure. Mais cette fois, il choisit cette figure tutélaire de l’avant-garde esthétique des années 1920 pour déconstruire la culture « hétéro-patriarcale » du flamenco. Une danse flamboyante accompagnée par la guitare de Pedro Barragán.

Un flamenco essentiel

David Coria ouvre cette Biennale en compagnie d’une équipe exceptionnelle : David et Alfredo Lagos au chant et guitare, Isidora O’Ryan au chant et violoncelle, Aitana Rousseau (ou Paula Comitre), Florencia Oz, Rafael Ramírez, Marta Gálvez, et Coria lui-même incarnent la danse. Los Bailes Robados (les danses volées), est une création chorale très politique, qui, avec le talent de Coria, devient l’essence du flamenco, cette célébration de la danse et de l’amour à la vie à la mort. Olga Pericet dans La Leona (la lionne), prend la suite. Cette lionne n’est pas seulement l’animal ou la femme fatale, mais aussi le nom d’une guitare célèbre, inventée par le luthier Antonio De Torre qui deviendra le prototype de la guitare classique. Mais c’est aussi Pericet elle-même et son corps flexible et prêt à bondir, soutenue par un quintette de chanteurs et musiciens. Enfin, la grande Rocío Molina, revient avec le guitariste Yerai Cortes. Vuelta a Uno (Le Retour à soi), troisième volet d’une trilogie pour corps et guitare, est un spectacle survolté, intense, plein de vigueur et de couleurs, composé de danses enflammées (bulerias, tangos, alegrias). Olé !

Agnès Izrine

A propos de l'événement

La Biennale d’Art Flamenco 2024
du mardi 30 janvier 2024 au dimanche 11 février 2024
Chaillot Théâtre national de la Danse / CND
1, place du Trocadéro, 75116 Paris

Tél. : 01 53 65 30 00

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