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Danse - Gros Plan

La Belle et la Bête

La Belle et la Bête - Critique sortie Danse Versailles Opéra Royal du Château de Versailles
Crédit : Olivier Houeix - Yocom Légende : La Belle et la bête de Thierry Malandain.

Opéra Royal du Château de Versailles / Chor. Thierry Malandain d’après le conte de J-M. Leprince de Beaumont / Orchestre Symphonique d'Euskadi

Publié le 7 décembre 2015 - N° 238

Un conte merveilleux dans un cadre splendide porté par une symphonie de Tchaïkovski sont les ingrédients de ce ballet pour vingt-deux danseurs signé Thierry Malandain.

Tout un chacun connaît La Belle et la Bête, ce conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, immortalisé par le film de Jean Cocteau, qui nous invite à préférer la bonté à la beauté. Bien sûr, ce conte nous parle aussi d’amour : en gagnant par son esprit le cœur de la Belle, la Bête se délivre de ses formes animales et du voile de sa laideur, pour apparaître « plus beau que le jour ». Mais surtout, il s’oppose, délicatement, au goût classique associant le beau et le bon. Cet idéal, pilier de l’harmonie antique, n’a, depuis, pas cessé de se propager, et la perfection physique est devenue, au fil du temps, une préoccupation majeure de l’individu moderne. On peut voir également dans la double nature de la Bête une réflexion sur l’unité perdue ou la nature humaine déchirée.

Une chorégraphie très symbolique

Thierry Malandain, chorégraphe issu de la danse classique, s’attaque donc à un récit complexe. Il doit s’acquitter de cette mission révélatrice du beau idéal tout en évitant les écueils d’une interprétation par trop littérale. Le ballet s’appuie donc sur la formule du « théâtre dans le théâtre », créant une mise en abîme salutaire, qui, dans ce jeu de miroirs, fait apparaître l’illusion des vanités. Quoiqu’il en soit, sur les pages de la Symphonie N°6 « Pathétique » de Piotr Ilitch Tchaïkovski, dans lesquelles le maître de l’harmonie « épanche son âme à la manière d’un poète lyrique », les vingt-deux danseurs nous feront entrer dans ce conte initiatique et ses symboles : l’amour, la rose, la clé, le cheval, le miroir et le gant… Gageons que cette Belle et la Bête, récit si universel et si français à la fois, brillera de tout son éclat dans l’écrin qu’est l’Opéra Royal du Château de Versailles.

 

Agnès Izrine

A propos de l'événement

La Belle et la Bête
du vendredi 11 décembre 2015 au dimanche 13 décembre 2015
Opéra Royal du Château de Versailles
Place d'Armes, 78000 Versailles, France

vendredi, samedi à 20h ; dimanche à 16h. Tél. : 01 30 83 78 89.http://www.chateauversaillesspectacles.fr/spectacle/reservation/1607 - Durée : 1h10.

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